mardi 29 décembre 2009

Un trajet laborieux...oui mais vers Singapour

Me voila enfin a Singapore. Je dis enfin car le trajet de 30h m'a completement epuise.

Trajet initial prevu :
Paris 11h45 => Riyad 19h30
Riyad 22h25 => Singapore 11h30

Mais voila, en raison d'une "greve des femmes de menages", le vol au depart de Paris prend 3h15 de retard : "Nous allons retarder le vol en partance de Riayd, ne vous inquietez pas" nous dit-on chez Saudi Arabian Airlines. Personne n'y croit, mais admettons.
Je patiente en lisant les cadeaux qui m'ont ete fais. Ils me touchent sans exception. Ils resteront avec moi pendant ce voyage. J'ecoute de la musique, je regarde les gens, je vois passer un A380, immense avec ses 2 etages. Je ne parviens pas a le prendre en photo, trop grand. Finalement nous embarquons.


Comme prevu, notre arrivee a Riyad se fait avec 4h de retard, l'avion n'a pas attendu. Previsible malgre les mots rassurants du personnel de Saudi Arabian. Un nouveau trajet nous est "propose", ce sera :

Nouveau trajet :
1) Paris 15h => Riyad 22h45
2) Riyad 00h50 => Kuala Lumpur 12h15
3) Kuala Lumpur 18h50 => Singapore 19h40
En guise de dedomagement, certains petits venards se voient surclasser en Business Class sur le vol Riyad - KL...j'en fais parti, sans le savoir. Nous penetrons dans le Boeing 747 mais au moment d'etre guide par les hotesses et les stewart, on nous indique l'etage...je m'empresse de grimper les quelques marches pour arriver dans une sorte de salon pour 20 personnes priviligiees. L'euphorie me prend, je suis comme un gosse a decouvrir tous les gadgets de mon siege. Le the est servi, accompagne de dattes, de serviettes vhaudes pour se laver, de l'ensemble des journaux du monde...le repas est divin, 2 fourchettes, 2 couteaux, 2 cuillieres...j'ai conscience de marquer ecologiquement la planete de maniere outranciere mais le moment n'est que du bonheur. Le jus d'orange est presse et frais. Je souris en les imaginant charger des oranges pour les presser en vol!!!



Tout au long de ce trajet depuis Paris, je rencontre tout un groupe de malchanceux; francais, chinois, espagnol, iranien, qui se retrouve dans la meme galere que moi. Certains emmenagent a Singapore, d'autres viennent voir des proches ou simplement faire faire un visa pour aller ensuite a Java, continuer a construire le baraquement sur le terrain qu'ils ont achete.

Cette derniere personne de 58 ans, portant ses bottes de moto trial pendant les 30h de voyage s'avere etre un homme atypique. Baroudeur des son plus jeune age (remontee seul de l'Afrique du Sud vers le Gabon a 22ans), il s'est improvise petit a petit ethnologue, demographe, vendeur d'objets "magiques", artisan et accesoirement fumeur d'herbe regulier. L'homme est simple, souriant, le rire facile. Il parle Indonesien, ce qui aide les echanges avec le personnel Malaisien. Il amene une pointe de legerete et de positivisme au cours de ces longues heures d'attente.

Finalement, j'arrive a bon port a Singapore, dans un aeroport des plus modernes, spacieux, 30m de plafond, pas un dechet par terre. Tout correspond a mes attentes. A la douane pas de soucis, a l'exception d'une question inattendue "Quel est le numero de porte de l'adresse a Singapore que vous avez inscrit?" Je ne m'attendais pas a cela. J'ai deja une adresse donc pourquoi insister, d'autres l'ont laisse vide. Au final je laisserai mon numero de telephone...au cas ou!!! Un tampon place proprement et methodiquement dans le coin droit d'une page bien remplie, je souris, le douanier me le rend avant de m'inviter a rentrer en Asie.

A la demande de mon hote, je vais chercher une bouteille au duty free, pour feter le debut de ce periple.
Toujours avec ce groupe heteroclyte de Paris. Question : large taxi ou simplement metro. Apres 20minutes de debat ce sera metro. L'achat de ticket passe par une machine avec une carte tactile du reseau. Suffit d'appuyer sur la station de destination. Pratique et bien pense.

Je rentre dans le metro pour rejoindre ma cher eCouchSurfeuse

mardi 22 décembre 2009

Les premiers "Bon voyage", les premières prises de conscience

Dans tous grands départs vient le moment où on s'embrasse, où on se prend dans les bras, où on se dit "A très vite", où on verse une larme. Ces moments commencent à arriver petit à petit. J'ai prononcé ce week end mes premiers "Joyeuses fêtes", synonyme pour moi de "A dans 6 mois". J'ai d'ailleurs eu du mal à cacher le sentiment d'euphorie qui m'est venu, car en disant ces mots je réalisais soudainement, comme un flash, ce qu'allait être ma vie pendant les 6 prochains mois. Une vie loin de tout ce qui m'a façonné depuis 26ans.


Je dis "flash" car bien que je sois à une dizaine de jours de mon départ, j'avoue ne toujours pas réaliser pleinement ce vers quoi je m'avance irrémédiablement...cet avion dans lequel je vais monter et qui me déposera à plus de 10.000 km de Paris.


Je commence à réaliser que chaque jours fais peut être certaines choses pour "la dernière fois". Dernier trajet à Colombes, dernier déjeuner du vendredi, dernier McDonald à ce coin de rue, dernière réunion...et chaque fois me dire : dernière fois de l'année ou dernière de ma vie.

Cela non pas pour dire que je ne reviendrai pas, mais plus pour signifier qu'une page de ma vie se tourne, grande ou petite; ce voyage marquera quelque chose pour moi. Le "avant" et le "après". Les deux seront d'ailleurs peut être très proches, à la seule exception d'une tête plus remplie de beaux souvenirs à mon retour.

Je pense que tous les jours nous faisons des choses soit pour la 1er fois, soit pour la dernière de notre vie; et cela sans le savoir ou sans en prendre conscience. Tous les jours nous rencontrons des gens qui seront peut être amenés à être des amis chers, nous pleurons pour la première fois avec d'autres, nous découvrons de nouvelles saveurs, de nouveaux auteurs, de nouveaux plaisirs.

Je vois donc ce périple en pensant que ce ne sera pas le dernier, que d'autres suivront et que je vais vivre un nombre incalculables de choses pour la première ou la dernière fois

mardi 15 décembre 2009

Et la solitude dans tout ça?

Partir seul a été ma principale appréhension, voir la seule, et elle est me travaille toujours de temps à autres. C'est la raison pour laquelle je n'ai pas franchi le pas plus tôt. L'idée de n'avoir personne sur qui me reposer pendant 6 mois m'a angoissé et m'a freiné dans mon élan. Seul pour manger, pour dormir, seul pour me déplacer, pour visiter et pour profiter. Personne pour partager son bonheur, est-ce réellement le bonheur? Le triste questionnement d'Alexander Supertramp...

Vais-je malgré tout apprécier cette expérience? Suis-je fait pour ce type de voyage? La difficulté va-elle prendre le pas sur la joie? Est-ce réellement une bonne décision?

Je ne peux répondre à ces questions tant que je n'ai pas ressenti cette sensation, tant que je n'ai pas été dans cette situation. Il est clair que la joie est faite pour être communiquer aux autres; c'est là qu'elle prend tout son sens; et un départ avec comme seuls amis un téléphone portable chinois, un carnet de voyage et quelques 8jours de musique n'abondent pas dans ce sens.


J'ai pourtant récemment changé mon point de vue sur le sujet. Non pas que la solitude soit pour moi synonyme de bonheur, mais plutôt que ce voyage ne sera pas nécessairement une traversée du désert comme je pouvais le penser à une époque.

Je ne peux nier qu'il y aura des moments difficiles, mais je sais aussi que les rencontres se font facilement en voyage, que les amitiés se nouent rapidement dans les situations extrêmes ou atypiques, et surtout que la curiosité rapprochent les êtres. Mon parcours va être ponctué de visites de proches, de rencontres dans les trains, d'hébergement par des Couch Surfer...un parcours pleins de surprises.

Ce point ne m'effraie donc plus. Je commence à me connaître et je sais qu'un mélange subtil de solitude et de compagnie me convient mieux qu'une présence systématique à mes côtés. D'autant qu'aujourd'hui, j'ai beau parler la même langue que ceux avec qui je voyage tous les jours à Paris , cela ne facilite pas le contact.
J'espère retrouver là-bas des gens plus spontanés, non plus plongés dans leurs jeux vidéos, leurs derniers I-phone ou dans le 20 minutes. Bien sûr, je caricature la chose pour me faire une idée parfaite de mon périple, car il commence bien avant le départ. Et s'imaginer des choses fait aussi parti du voyage.

vendredi 11 décembre 2009

6 mois à remplir

Répondre à la question du parcours m'a valu de longues heures de réflexion et de revirements :
- Quel tracé pour un voyage de 6 mois, pour couvrir "assez" mais pas trop?

Mes principes :
1. Ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre
2. Varier les plaisirs et les paysages
3. Ne pas prendre l'avion une fois arrivé en Asie


Premièrement, le choix de la région : l'Asie du Sud - Est et la Chine
De manière générale, j'ai choisi une région dans laquelle, sans même la connaître, je pense pouvoir y vivre facilement (principalement pour l'Asie du Sud-est); la joie de vivre de ses habitants et son climat propice à la vie en short-débardeur, jouant un rôle important dans cette attirance.

Par ailleurs, ce sous-continent en plein développement accapare une bonne partie du tourisme Occidental de masse et du nouveau tourisme Asiatique. C'est donc un bon moyen pour moi de partir à l'aventure tout en restant dans des sentiers plus ou moins battus. Je ne me lance pas au Sierra Leone ou dans la traversée des belles steppes mongoles tout seul. La découverte certes mais la sécurité d'abord; d'autant qu'il ne tiendra qu'à moi de faire un pas de côté pour quitter ce chemin balisé et tomber dans le vrai dépaysement.

La barrière de la langue a aussi joué en faveur de l'Asie. Bien que cet aspect restreigne grandement les échanges, au moins verbaux, je souhaitais ressentir cet exotisme mêlé de détresse de se savoir totalement incompris par les personnes qui m'entoure. La solitude au milieu de la multitude.
Et bien que mauvais en Espagnol, ma maîtrise du Chinois, Thaïlandais et consorts est je dois dire, bien en deçà. Ce dernier point a d'ailleurs fait pencher la balance en faveur de l'Asie plus que l'Amérique du Sud.

L'Amérique du Sud sera d'ailleurs je l'espère le "Chapitre II" de cette soif naissante et dévorante pour le voyage.


Deuxièmement, le choix parcours : De Singapour à Beijing
Initialement, prévu pour aller du Nord vers le Sud, du froid vers le chaud, du béton vers le sable fin, le sens s'est inversé pour commencer par les cocotiers et finir par les mégalopoles Chinoises. En effet les contraintes climatiques m'obligent à revoir ma copie; Beijing en hiver c'est tout de même -5°C en moyenne.
D'autant plus que le choc culturel sera moindre en arrivant dans une ville ensoleillée et cosmopolite comme Singapour; tout est donc pour le mieux.

Pour ce qui est de relier ces 2 villes, des milliers de chemins différents existent, avec des centaines d'options, de raccourcis et de détours. Le choix s'est donc fait au fil de longues lectures de blog et de forums, d'écoute de conseils d'amis et de choix personnels (ne pas passer par la Birmanie par exemple).

Tout cela mis bout à bout a donc donné le parcours suivant :
=> Singapour
=> Malaisie
=> Thaïlande
=> Laos
=> Cambodge
=> Vietnam
=> Chine (avec Hong Kong)


Troisièmement, le choix du planning : 6 mois à répartir
La région et les pays étant identifiés, la question de "quoi visiter et en combien de temps" se pose. Là encore la blogo-sphère m'a été grandement utile, complété par des heures de lecture de Lonely Planet à la Fnac, et de surf sur les pages web d'agences de tourisme locales.

La durée totale de mon voyage est de 26 semaines, soit 182 jours, à partager entre 7 pays. Pour le moment, j'ai prévu la chose suivante :
1. Singapour : 1 semaine
2. Malaisie : 3 semaines
3. Thaïlande : 4 semaines
4. Laos : 3 semaines
5. Cambodge : 3 semaines
6. Vietnam : 3 semaines
7. Chine : 9 semaines

... avec des "highlights" à ne pas manquer comme la Muraille de Chine, les Tour Pétronas de Kuala Lumpur, Guilin et ses pains karstiques, la Baie d'Ha Long, la Cité perdue d'Angkor, la mythique Hong Kong...Ces monuments, villes ou paysages vont jalonner mon parcours et me fournir un tracé. Ils vont guider mes visites annexes moins réputées, moins attendues mais peut-être plus surprenantes.

Cela a conduit à un parcours très détaillé que certains ont eu la chance de voir sous Power Point (!!).
La suite par pays...je réfléchis encore au format. Si seulement je pouvais uploader cette satanée présentation, tout serait plus clair :)

mercredi 9 décembre 2009

Les états d'âme du voyageur

Il m'arrive souvent de penser à mon droit de voyageur. J'entends mon droit vis à vis des habitants; à les observer, les épier, les prendre en photos pour en faire une "belle photo", ou pire, un simple "souvenir". Ce sentiment se retrouve exacerbé par la pauvreté du lieu ou du pays, transformant le malaise initial en voyeurisme, faisant de moi non plus un voyageur mais un touriste.

Le voyage est pour moi motivé par un désir sincère d'ouverture sur le monde, sur sa diversité, sa beauté, ses excès et ses injustices; cela, tout en conservant un respect profond des peuples de ses différences.
Dès lors se pose la question de la manière de respecter cette volonté. Comment garantir la sincérité et la pérénnité de cette démarche alors que notre mode de fonctionnement occidental, axé sur l'individualisme, la standardisation et le matérialisme, est si différent? Comment préserver cette authenticité alors même que toutes nos influences quotidiennes nous poussent à consommer chaque instant, à posséder ce qui nous entoure pour mieux le partager en photo ou en histoire.


Sommes-nous trop faibles pour rester ferme sur nos intentions? Je le suis, je l'ai été. Au cours de mes voyages, ou devrais-je dire de mes vacances, j'ai agi en consommateur de souvenirs. Je suis rentré dans ce moule du "vite profiter pour passer à l'expérience suivante". Je ne le regrette pas pour autant, car il n'est pas toujours facile de prendre le temps de ressentir les choses. Nous ne sommes pas habituer à cela, et il est dur d'aller à contre courant.

J'ai pourtant bon espoir que ce périple me permettra d'appréhender une autre forme d'expériences. Plus proche de l'humain, plus proche de l'authentique, plus sincère avec les autres et avec moi même. Je pars donc avec cette volonté profonde de prendre le temps, de ne pas gaspiller pour avoir plus, en croyant ramener plus.

Je garde néanmoins l'envie de montrer à mes proches comment peut être la vie ailleurs, comment on vit dans cette partie du monde; du moins pour ceux qui ne l'ont pas vu de leur propres yeux. Je tâcherai donc de conserver ce fil directeur dans les clichés que je prendrai, de voir le moment présent et non déjà l'envisager en souvenir à immortaliser. De voir l'être avant d'y voir l'objet.

jeudi 3 décembre 2009

D'Etiolles à Paris, de Paris à Singapour


Ce petit village d'Etiolles sera bien loin dans quelques semaines. Ce petit village où j'ai passé de longues années, de mon enfance à mon adolescence jusqu'à l'age adulte...bien que je sois, pour moi, loin d'avoir la maturité associé à ce titre.

Etiolles où je me suis fait au travers de constructions de cabanes, de courses poursuites sur le golf, de batailles de marrons contre le bus, de chocs d'auto tamponneuses...
J'y ai trouvé des amis chers. J'ai crée mille souvenirs avec ma famille, souvenirs qui seront tous avec moi pendant ce voyage.

Pourtant malgré cela, je ressens l'envie ou plutôt le besoin de partir, de vivre des expériences fortes, nouvelles, différentes, uniques. Pour continuer à me construire, seul cette fois-ci. Me construire tout en me détachant de cet environnement connu, sécurisé et rassurant,
qui aujourd'hui est le mien, et qui d'une certaine manière bride mon épanouissement.


Cette vie aujourd'hui, que j'ai à Paris me rend heureux, mais quelque chose manque. Un but, une passion. Passion que je ne parviens pas à appréhender quand j'enfile, tous les jours, ce costume noir, pour aller dispenser ces conseils si chers payés. J'ai le sentiment d'avoir ouvert peu à peu les yeux sur d'autres valeurs, qui ne sont plus compatibles avec mon quotidien.


Je tente donc de trouver cette "passion" ailleurs, en me confrontant à un monde différent, un monde peut être moins aseptisé, plus proche de ce que devait être l'époque où nous n'avions pas la prétention de vouloir nous épanouir au travail. De chercher quelque part à remettre les pieds sur Terre et de voir d'un œil nouveau ma vie actuelle, ou au contraire avoir une révélation de ce que pourrai être ma vie autrement.

Je ne trouverai surement "que" de magnifiques souvenirs et de superbes rencontres, mais quelque part j'aurai essayé de trouver ma voie d'une manière mémorable.

Peut être encore le but de se voyage se dessinera au fur et à mesure,
sans qu'aucun fil ne vienne lier tous ces futurs moments.
Mais je reviendrai avec ce sentiment que notre monde peut être parcouru, traversé et que les frontières ne sont pas infranchissables...du moins pour certains.

Me voilà donc parti dans 22 jours en Asie, à Singapour, pour commencer ce pèlerinage qui sera de toute manière une expérience unique.