dimanche 27 juin 2010

Marcher a Kunming et revoir sa famille

Après ces longues heures de bus et ces tentatives pour dormir, je suis dans un état un peu vaseux et je dois trouver ou aller maintenant. Je montre le guide pointe le nom de la rue ou je veux aller, essaie de le prononcer en Chinois mais sans succès. Finalement on me pointe un bus. je monte dedans et attend. L'attente est d'ailleurs longue. On m'observe et j'observe en retour. On me déshabille du regard. Cette fois-ci pas d'enfants pour me dire "Hello" en souriant et me faire sentir mieux. Je tente des sourires en retour de ces regards inquisiteurs, certains me sourient, d'autres me parlent en Chinois et rient.

Ce n'était pas comme ca dans les autres pays. Ça va être dur la Chine!! Du moins c'est ce que je pense a ce moment la.

Finalement, je suis déposé a la gare ferroviaire qui est sur ma petite carte déchiré de Kunming. Je sais où je suis. Soulagé, pour la première fois depuis mon entrée en Chine.

Je profite donc de ces courts instants qui suivent l'arrivée dans un pays encore inconnu. Ces instants pendant lesquels on réalise qu'on est dans un environnement nouveau, un territoire encore inexploré. Ce moment je le vis avec une joie immense. Un flash de bonheur pur, je goute à cette sensation que j'ai eu à de rares moments depuis mon départ.

Je regarde autour de moi et je casse ces clichés que j'ai. J'observe cet environnement et je le compare à ce que j'ai entendu, lu ou vu à la télé. Et ce que j'ai sous les yeux détruit tout, chamboule toutes ces idées pré-conçues, me ramène tout simplement dans un nouveau modèle qui me fascine.

Il est 7h40 du matin lorsque j'arrive sur la place centrale de Kunming et que je contemple des adeptes de taï chi ou falun gung, des joueurs de badminton, des personnes âgées dansant main dans la main aux rythmes de chants Chinois. Et autour ces larges avenues emplies de voitures et de scooter électriques. Je marche en direction de l'hôtel et sur le trajet encore ces poubelles pour recycler.

Je suis effaré de voir cette ville. Je ne veux pas me faire une autre idée d'un pays grand comme la Chine avec la vision incomplète d'une seule ville, mais inconsciemment je le fais.

J'arrive enfin dans le hall de cet hôtel 3 Étoiles, le New Era Hotel. Je suis en short, sac à dos, barbe longue. Surement une vision inhabituelle pour ces employés. Ils me donnent tout de même la clé de la chambre sans problème. Et j'ouvre la porte de la chambre au 29éme étage de la tour.

Enfin du luxe. Après 120j d'absence de confort, c'est d'un agréable que je ne soupçonnais plus. Une douche puis une autre, et je m'allonge dans ce lit qui sent bon et je regarde par la vitre. La vue est impressionnante. 3millions d'habitants ca fait du monde.

Je vais marcher dans la vieille ville en attendant mes parents. Elle est en train de disparaitre. Les maisons qu'on ne peut sauver sont détruites, les autres sont transformées en magasins. Le résultat est une rue piétonne qui me fait penser à Court St Emilion. Bien que les maisons soient vieilles, il n'y a plus d'âme dans ces murs. Après un petit tour le long de ces avenues titanesques, je retourne à la chambre.

Mes parents frappent enfin. J'ouvre la porte sur ma mère qui ne me reconnait pas, s'excuse et change de porte. Je la rappelle pour lui dire "Maman, mais c'est moi!", et la voilà dans mes bras. Mon père s'y retrouve aussi quelques secondes plus tard.

Ah que ca fait du bien, sentir ce contact familier, voir à nouveau ces visages qui m'ont souris tout au long de ma vie.

L'après-midi se passe à discuter, boire un whisky avec mon père, répondre aux flots de questions et de regards de ma mère, prendre des nouvelles de toute la petite famille, marcher dans la ville, s'ébahir des mêmes choses, observer ces Chinois sans qu'aucun contact ne se fasse.

Une frontiere plus difficile a passer que les autres

J'ai quitte Sapa et je suis devant le pont qui separe le Vietnam de la Chine. En face de moi ce fameux pays dont on parle tant. Je vais bientot pouvoir mettre des images sur toutes ces histoires que j'entend et ces articles que je lis. La Chine, celle qui fait peur et qui fascine, celle qui a son nom sur tous nos vetements, celle qui provoque la montee des prix des matieres premieres mais bizarrement la baisse des prix des produits finis.

Cette meme Chine est a quelques dizaines de metres de moi. Je verifie une derniere fois mon visa. Il est en regle, ca devrait passer tout seul.

Je quitte leVietnam et me voila dans le No Man's land, plus que quelque metres et les personnes a qui je parle ne s'exprimeront plus dans la meme langue.

Le premier controle se passe correctement. Le douanier me sourit et me fait remplir le formulaire. Puis vient une femme qui est un peu moins agreable. Elle fouille mon sac. J'ai pris le soin de placer les longs couteaux Hmongs que j'ai achete au milieu de mon sac. J'ouvre le haut...j'ouvre le bas. Rien a declarer, je passe donc le tout aux rayons X. Je croise les doigts mais pas de remarque.

Puis vient le moment du tampon. La dessus, ce douanier me parle plusieurs secondes en Chinois. Je lui souris en lui disant en anglais que je ne parle pas Chinois. Il swicth donc pour me demander dans un anglais impeccable pourquoi je suis ici, pourquoi je suis seul, pourquoi j'etais au Vietnam, pourquoi visiter la Chine? Pendant quelques instants j'ai envie de lui dire "Because China is the greatest country in the World"...mais je lui dis simplement "Everybody talk about China, so I wanted to see by myself". Je ne sais pas trop si c'est ce qu'il "voulait" entendre.

Quelques minutes apres il me tend mon passeport et me dire "Welcome in China".

Ca y'est j'y suis. Je suis en Republique Democratique de Chine, mais c'etait sans compter sur ce dernier controle. Et oui je dois ouvir mon sac une nouvelle fois. Cette fois ci, on me demande si j'ai des livres avec le mot "Chine" dans le titre. Je leur dis non, mais je sais deja ce qu'il cherche : mon guide Lonely Planet de la Chine. Celui-ci m'avait prevenu a la page 312 que les gardes frontieres de Lao Cai - Hekou pouvaient confiscer le Lonely Planet pour divergence politique.

Quand je lui montre finalement le livre, il le souspese et me dit en anglais qu'il doit le garder. Je joue les surpris, pourquoi ca :
- "Taiwan est en Chine" me dit il en montrant la zone grisee sur la carte qui indique que Taiwan n'est pas considere comme Chinois plusieurs
- "Vous savez que plusieurs elements politiques sont incorrects dans ce livre?".

Je lui repond que je ne l'ai pas ecris et que je l'utilise pour ses cartes des villes et ses adresses. Je dechire les pages introductives politiques et historiques et lui tend en lui proposant de garder cette partie. Il me dit non une nouvelle fois et me demande de partir.

Je me retrouve donc dans les rues de Hekou, sans carte, sans information et sans parler anglais. Pour la premiere fois de mon voyage je me sens perdu et dans une situation vraiment indelicate. Les distributeurs en Chine ne sont pas compatibles avec les cartes Occidentales, il me faut donc trouver un distributeur special.

Apres 40 minutes de recherche, j'ai enfin des Yuan en main. Je vais acheter mon billet de bus de nuit pour Kunming pour rejoindre mes parents demain. Une fois fait, et apres de longs moments d'hesitation, je retourne a la douane pour une derniere requete : "Puis-je conserver les pages sur le Yunnan et le Sichuan? Je suis seul en Chine, je ne parle pas votre langue et j'ai besoin de cartes pour savoir ou aller. Pouvez vous me laisser au moins ca s'il vous plait? Vous m'avez souhaitez "Bienvenue en Chine", allez dans ce sens la."

Il me sourit gene, regarde a gauche et a droite et me dit : "Je ne peux pas faire ca. Je n'ai pas le droit", j'insiste une derniere fois un peu desespere...il accepte enfin en ayant regarde une derniere fois autour de lui. Je le remercie en Chinois, c'est tout ce que je peux faire et part le coeur leger.

J'irai ensuite attendre les quelques dernieres heures dans la gare routiere. Hekou n'est pas une grande ville, pas grand chose a faire. Je suis en Chine et demain matin je me ais me reveiller dans une ville de 3 millions d'habitants.

lundi 21 juin 2010

Un coup de coeur immense, les Hmongs Noirs de Sapa

Train de nuit pour les montagnes de Sapa. Cette region au nord-ouet du Vietnam, proche des frontieres Chinoise et Laotienne regroupe la majorite des etnies du pays : Hmongs noirs, Dzaos rouges, Thais...

Cette destination sera ma derniere au Vietnam. Apres toutes ces bonnes experiences, j'en attend beaucoup. J'espere ne pas etre decu. Mais plusieurs choses vont dans le bon sens : les montagnes, la meteo plus fraiche et la presence de ces minorites.

Je me reveille un peu avant d'arriver a Lao Cai, pour prendre un bus pour Sapa. Le paysage est completement different. Il fait frais, humide, brumeux. C'est valloné, presque montagneux. Ca me plait. Je passe ma tete par la fenetre pour prendre une photo du style qui sera le mieux pendant ces 4jours : bonnet, echarpe, manches longues.


La ville de Sapa, peut etre plus un village selon les criteres Vietnamiens, est dans la brume lorsque j'arrive. Le lieu fait moins de 20.000 habitants, donc on s'y perd difficilement. Je me chope une chambre avec une vue superbe sur la vallee et les rizieres. Encore une fois j'adore cet air frais.

Je suis vraiment de tres bonne humeur, et fermement decidé à faire un homestay chez les Hmongs ou les Dzaos. Je souris donc a tout le monde. Je vois en effet comme on m'avait "prevenu" que les minorites sont beaucoup dans la vente des objets faits main. Certains trouvent cela epuisant, mais ma bonne humeur est solide. Je suis sur la place centrale et je me suis arrete pour parler avec des Hmongs. Seules les femmes vendent les objets, les hommes sont dans les champs ou conduisent les motos.


On discute plus avec les mains et avec le sourire qu'avec les mots. Leur anglais est basique, mais tout de meme suffisant pour leur faire comprendre que je ne ferai pas de "shopping" comme je m'amuse a les entendre repeter, mais que je veux rester dormir chez elles. Elles comprennent rapidement, je ne suis apparement pas le premier a demander cela. Le rendez-vous est fixe, demain devant l'eglise a 10h. Je n'y crois pas. Je suis a Sapa depuis 1h30 a peine et j'ai deja pris contact avec des Hmongs pour rester dormir chez eux...et sans agence.

Elles me font essayer quelques uns de leur "handicrafts", mais je n'achete rien. Je leur promet le shopping apres le homestay. Le deal est fait. Je les quitte en leur disant a demain.

Je quitte Sapa pour me ballader autour. J'emprunte la route a pied et voila les premieres rizieres en terrasse. C'est splendide. L'effet avec le soleil et cette brume qui vient et repart est magique.

Ce n'est apparement pas la meilleure saison pour les voir, car le riz n'est pas mure donc il manque des teintes de vert, mais je me "satisfais" de ce que je vois.



Les marches de la region possedent une curiosite : le poulet noir. Je ne parviens pas a savoir si c'est une couleur naturelle ou juste un coloris artificiel, mais la chair semble bien sombre. A cote de son frere pale, le contraste est assez drole.


Cette tete de veau ou de vache semble quand a elle trouver ca moins drole, mais je trouve l'image amusante. Un pied, un saut, une tete.


Mais un peu plus loin je perd ma bonne humeur avec cette triste image : des chiens en cage a cote de poulets. C'est clair, ce n'est pas pour en adopter un. Moi qui voulait gouter du chien, me voila un peu refroidit. C'est tellement bizarre et choquant pour un Occidental de voir ca que je commence a douter sur ma volonte de manger du chien.


Pendant que je regarde ces chiots dormir paisiblement, des tetes de poissons m'observent de leur billot. Je ne peux m'empecher de sourire a nouveau. Bizarrement un poisson mort amuse plus qu'un chiant vivant.


Le premier village que je vois est Lao Chai. C'est le plus facile d'acces de Sapa. Il possede des routes, un pont, des restaurants...bref c'est un lieu touristique. Pourtant passe ces quelques details, je suis surpris de voir a quel point le lieu reste tres traditionnel et agraire. Je dirai presque authentique. J'espere que le village de mes amies Hmongs sera plus recule et que je ne verrai pas passer les camions de la maison.


Sur le chemin du retour je vois beaucoup d'enfants, marchant, portant des legumes ou des bebes. C'est bizarre de voir ca. Je ne sais pas trop quoi en penser. Les plaindre, leurs sourire, ne pas les regarder...prendre le droit de les prendre en photo. Je le fais car le moment est vraiment particulier. Ce petit garcon avec sa capuche, a l'ecart du groupe de filles est fascinant. Il me regarde, je ne peux resister a capturer ce moment.


Sur le chemin du retour, plusieurs motos s'arretent pour me proposer de me remonter a Sapa. Je leur dit que je n'ai pas d'argent pour voir qui me remontera "gentillement"...pres de 12 motos passent, ralentissent et puis continuent sans s'arreter, jusqu'a ce qu'un jeune sourit a ma reponse et m'invite tout de meme a monter derriere lui. On discute le temps du trajet et a l'arrivee je lui tend les billets en lui disant que je souhaitais simplement voir qui le faisait spontanement.

J'ecris cette histoire en Coree, et avec du recul je ne sais pas si je ferai la meme chose. Ce test est un peu puerile peut etre, vouloir voir de ceux qui n'ont pas d'argent est pres a etre desinteresse...C'etait peut etre stupide, mais apres cet echange avec les Hmongs, je voulais pousser l'experience plus loin. Au final, je n'aurais pas ete decu.

Diner et excellente nuit dans un lit doux, grand et propre. Je me reveille de bon matin pour aller au fameux rendez-vous, impatient comme jamais.

Elle sont la. Elles sont deux. On fait les courses avant de partir et nous voila a quitter la route pour emprunter les chemins de terre. Je suis rassure de voir que nous ne marchons pas sur l bitume comme j'ai fais hier. Nous montons les collines, nous marchons dans ces paysages qui pour moi ne sont pas ceux du Vietnam, il pleut mais nous continuons, nous nous arretons pour manger ces sandwich a la banane, et apres 4heures de marche et de paysages epoustouflants, nous arrivons enfin dans leur village.


Il est comme je l'esperais. C'est une espece d'immense ferme, faite de maisons en terre, de cultures de riz, de buffe d'eau, de forets de bamboo. Et toujours cette brume qui baigne ce pays lui donnant une allure d'ancien temps, de legendes celtiques dont plus jeunes j'etais si sensible.



La famille de Tsii est d'une rare gentillesse. Tous ces membres le sont. Un mari avec un visage incarnant la bonte, des filles souriantes et au service de leur mere, un fils jeune et turbulent martyrisant gentillement les poules des environs. Je suis la pour cette apres-midi et pour la matinee du lendemain.



Je mange a nouveau un repas simple mais succulent : riz, plantes vertes me rappelant des epinards, bouts de gras de porcs, nouilles achetees au marche. Et je vais me ballader dans le village : visiter la maison de son amie Tchu, regarder les jeunes du village s'entrainer a la conduite des motos dans la cours de l'ecole, marcher dans la foret de bamboo, prendre des photos du mari de Tsii qui fabrique un coutelat Hmong, fumer de cette herbe a la pipe qui me rappelle vaguement un gout connu. Et la nuit arrive, ma journee a ete bien remplie.

Une fois le repas fini nous nous dirigeons devant la television. Aussi recule que le village soit, ils ont l'electricite et une television. Un DVD est place dans le lecteur et nous ecoutons une dizaine de chansons d'amour Vietnamiennes avant d'eteindre et de se coucher. Le lit est cosi et son epaisse et lourde couette brodee me donne l'impression de vivre pendant quelques instants dans le passe. L'absence de chemine fait que l'odeur de feu dans la maison est tres forte. Dehors, la pluie commence a tomber, je m'enfonce plus profond dans le lit et me replit pour que mes jambes ne depassent pas de ce lit trop petit pour ma taille.

Je me reveille en voyant la petite famille s'activer dans la maison, pour preparer le premier repas de la journee. Le mari me sert a 6h30 du matin des petites verres d'alcool local. La politesse me fait accepter. L'effet est assez rapide a cette heure matinale.

Et apres quelques discussions et moments dans le village, je me vois proposer de faire du "shopping". C'etait le deal donc j'accepte avec plaisir, d'autant que les couteaux que le mari travaillait la veille m'ont tout particulierement interesse. Je sais deja qui recevra ces souvenirs!
Apres ces achats qui ravissent grandement mon hote, je me vois offrir bracelet et bagues que je remercie avec d'un immense sourire.



Mon sejour se termine. Je prend le chemin du retour vers l'arret de taxi-moto avec sur le trajet, la convergence de toutes ces femmes Hmongs et leurs filles qui retournent a Sapa pour vendre des objets et acheter de la nourriture. Je realise que je viens de partager un quotidien loin du mien. Un moment tres fort, qui me fait penser a ce trekking au Laos. Mais le fait que j'etais le seul et unique "touriste" dans ce village, ainsi que la maniere dont s'est deroule mon sejour en ont fait un moment peut etre encore plus fort. Au moins different.

Je quitte Sapa et le Vietnam le lendemain pour entrer dans l'Empire du Milieu.

dimanche 20 juin 2010

Hanoi mais surtout la Baie d'Ha Long...

Je touche a la fin de ma visite du Vietnam. On m'a dit du mal du Nord, de ces Vietnamiens un peu marques par la durete de l'ancien regime, de leur proximite avec la Chine, du climat. Je ne sais pas par quoi, mais c'est ce que les "gens disent".

Je commence a realiser qu'il ne faut pas ecouter les gens, du moins d'une oreille delicate et en general essayer par soit meme. Donc j'essaie d'aborder ce "Nord" normalement.

Mais je dois dire que l'humudite, la chaleur et le bruit des scooters m'epuisent rapidement. Je pensais avoir vu ce qu'etait une grosse megalopole a Bangkok, Kuala Lumpur ou HCMC, mais ici c'est encore plus opressant. Dans le vieux Hanoi, les rues sont etroites, peuplees et bruyantes.

Donc je me ballade mais sans vraiment apprecier. Et puis de ce fameux trait de personnalitedont les gns m'avaient mis en garde, je le remarque aussi. Les sourrires sont moins spontanes, les regards meme sont moins presents...l'endroit est plus touristique donc l'indifference gagne la population. Je n'ai donc pas de feeling avec cette ville, du moins les premieres impressions sont mitigees.

D'autant plus qu'un petit contretemps me fait un peu peur. L'obtention de mon visa Chinois dont je ne me suis pas encore occupe. Je me dis naivement que comme pour tous les autres pays, le visa n'est qu'une rapide procedure de quelques jours. Or a l'embassade de Chine, je me vois repondre qu'il me faut retourner a HCMC pour les visas des Francais parce qu'Hanoi, la capitale, n'en delivre pas!!!

Petit vent de panique etant donne que mes chers parents me rejoignent a Kunming en Chine dans quelques jours. Je m'imagine deja ne pouvoir le rencontrer. Une Francaise travaillant a l'embassade de Chine me dit qu'elle essaie d'avoir son visa depuis 1 semaine, et que les documents a fournir sont tels qu'il est quasi impossible de faire cette procedure seul, sans passer par une agence : traduction manuscrite en Chinois de son assurance voyage, photocopies des reservations d'hotels de chaque nuit, detail du parcours, contact sur place, photocopie du billet de retour...

Et cela uniquement pour les Francais, du moins des pays de l'UE. Allemand, Belge, Anglais, Italien n'ont pas de probleme. Je me sens pour la premiere fois non plus le chanceux "Blanc Europeen" a qui on ouvre les frontieres facilement pour venir depenser son argent, mais comme un "tiers-mondsites" laisse pour compte a qui on demande preuve sur preuve que sa venue ne va pas venir augmenter les statistiques d'immigration.

Resultat je dois passer parune agence de voyage pour me laisser repondre : " No problem to get you a Visa, just come back in 3 days and it will be done". Je n'en crois pas mes oreilles. Tout ca ne semble etre selon moi qu'une maniere detournee de detourner l'argent vers les agences. D'autant que dans cette fameuse agence, je n'y laisserai que mon visa et mes dollars. Plus question de referent Chinois, de lettre manuscrite ou autres.

Petit gout amere, mais j'aurais mon visqa c'est l'essentiel. cela ne fait que renforcer cette petite apprehension de penetrer seul dans ce pays continent qu'est la Chine.

Au detour d'une ballade dans la ville, je me retrouve assied pres des rails de chemin de fer qui passent en plein milieu de la ville, au milieu des maisons. Et la une vieille femme vient s'asseoir a cote de moi pour m'aider a couper ce fruit etrange que je viens d'acheter et que je ne sais manger correctement. Elle me regarde manger sans vraiment me sourire. Il y a quelque chose dans son regard que je n'arrive a decrypter. Je ne sais pas a quoi elle pense en ce moment, mais son visage est paisible.

Cet echange sera mon meilleur souvenir a Hanoi. Je reserve mon tour pour la Baie d'Halong et passe mon temps a marcher, chatter sur Internet et chercherun guide pour la Chine. Je prie pour que le tour ne soit pas un tour "cheap" car j'ai entendu que les prestations variees grandement et que le prix pouvit aller du simple au triple pour les memes agences. Ce sera 3jours et 2 nuits pour 38$.

Mais je ne suis pas decu. Le bus est pleins de jeunes, donc a minima je serai bien entoure pour faire la fete.

Une fois arrive devant la Baie d'Ha Long, je vois tous ces bus qui convergent en ce point et tous ces touristes embarquant, debarquant, discutant...et je revois parmi cette masse Pauline. La Francaise du Cambodge. Le monde est vraiment petit, du moins nous le rendons petit a prendre le meme chemin.

Et me voila agreablement surpris a voir un bateau en bois, digne d'une vieille jonque, avec terrasse, chambre cosi et excellent repas fais de 6 differents plats. Nous sommes 12 sur le bateau plus l'equipage. Tout est parfait. Le soleil arrive enfin, je vais sur le toit du bateau amenage en terrace. Oui tout est parfait.


L'endroit est magique. Nous ne nous approchons pas vraiment des grands rochers, mais les voir tout autour du bateau, a perte de vue, est vraiment splendide.

Plusieurs choses au programme : visite d'une grande grotte avec bons nombre d'autres touristes, a la sortie de la grotte nous avon une superbe vue sur la baie, puis une demi heure de kayak dans la Baie, en plein coucher du soleil et enfin seance de nage dans cette meme Baie d'Ha Long. Saut du bateau et cries de joie. La journee se termine autour d'un bon diner et de discussions avec un couple de Francais de Grenoble et deux Anglaises de Nottingham.


Reveil de bonne heure pour changer de bateau. Ceux qui ont reserve un tour de 2 jours rentrent au port et je me dirige pour ma part vers un plus grand bateau pour aller sur l'ile de Cat Ba


Une fois arrive sur l'ile de Cat Ba, nous rejoignons un peu tous les groupes qui ont reserve un "tour" de 3 jours. Resultat nous sommes presque une centaine. C'est donc a une centaine de personnes que nous commencons a monter cette montagne pleine de boue, glissante comme j'ai rarement vu.

Au bout de quelques minutes tout le monde est plein de terre, pompes degeulasses. Certains se marquent le visage de boue. Et malgre ce nombre impressionnant de personnes, le moment est vraiment sympa. Dans l'ensemble ce sont des jeunes de 20 a 30 ans, voyageant plusieurs mois en Asie, venant des quatre coins du monde, du moins US Europe et Australie.


La vue en arrivant est en effet jolie. Je pense au debut du film "Jurassic Park" avec ces montagnes accidentees recouvertes de vegetation. Une tour rouillee haute de 20m se trouve au sommet. Elle est limite a 10 personnes mais c'est deja la 20eme que je vois descendre. Quand je monte, je prie pour que les autres respectent ce nombre parce qu'en haut la tour fait un peu la gueule.


Apres ce petit tour, nous reprenons le bus et direction notre hotel ou le meme groupe de 100 jeunes vont rester au meme endroit. Cantine a l'arrivee, chambre double sales, personnel peu aimable, prostitues dans la rue d'en face...bref on est maintenant loin du charme de la baie d'Ha Long. Au moins la plage est sympa.

On croirait voir des personnes se baignant pour la premiere fois de leur vie, en ronde a se tenir la main, habilles et criant a chaque vague alors que seuls leurs pieds sont mouilles. Les vagues sont d'ailleurs assez costauds. Un peu de body-surfing facon Bretonne. Ca faisait longemps que je n'avais pas fait ca. Ces etes a Guidel (maison de mes parents en Bretagne) sont pas si loin que ca mais

Et voila une limule. Premiere fois que je vois pareil bestiole. Entre un crabe, un bernard-l'hermite, une raie, une araignee de mer...mais encore different. Ca a vraiment une sale tete. Aucune idee si c'est dangereux ou pas, si ca se mange ou pas. J'imagine si c'est dans un aquarium devant moi.


Je retourne a Hanoi avec encore un nouveau groupe de personnes, pour partir le soir meme a Lao Cai.

Toutes les bonnes choses ont une fin...

Je suis dans ma chambre d'hotel en Coree du Sud, a Gongju. Mon blog est en retard de presque 2 mois...retard pris au Vietnam et en Chine, et puis difficultes a uploader les photos. Et puis de la flemme aussi.

Je fume une Marlboro en ecoutant Rebellion d'Arcade Fire, je vois le soleil se coucher de ma chambre. Il est 19h33 et demain je retourne a Seoul pour mon dernier stop. Je viens de boucler mon "tour" de la Coree du Sud. Trois semaines a visiter, marcher, rencontrer et manger, remplir ma tete et remplir le temps du mieux que je pouvais. Je suis a la fin de mon voyage, de mon periple. Il se termine dans ce petit pays aux habitants agreables et attachants, aux paysages simples.

Dans maintenant 10jours, je serai de retour en France. 178jours apres mon depart de Paris.

Je revois encore clairement mon pere, ma mere et ma soeur a l'aeroport lorsque je prend ces escalator pour m'eloigner de ma patrie. Je les ai gravis avec une joie immense, avec une impatience d'enfant, avec cette fierte d'avoir fais ce choix, d'avoir choisi l'instant present et mis l'avenir de cote pour un temps. Peut etre justement ai-je fais l'inverse, preferer faire ce que je pensais bon pour moi plus tard, pour mon bonheur. Et voila que ce voyage se compte maintenant sur les doigts de mes mains. 10jours a attendre mon retour, car maintenant je l'attend.

J'ai realise des choses pendant ces 6 mois, certaines peut etre temporaires et liees au lieu ou je me trouvais, d'autres je l'espere durables et profondes. Mais une chose m'est rapidement apparu, c'est cette absence des proches. Celle-ci a ete pour moi independante du pays ou je me trouve, independant de la langue, du paysage ou de la culture. Cette envie de partager, de se confier, d'etre rassure mais surtout d'etre present aux moments importants pour ses proches. Tout ca me pousse a vouloir rentrer maintenant, apres (seulement?) 24 semaines loin de chez moi.

Bizarrement je commence a avoir du mal a profiter de ces derniers jours. Le voyage est pour moi termine, je n'ai plus rien a construire ici et l'echeance est trop proche pour pouvoir dorenavant planifier et se plonger dans des reflexions sur moi, sur les gens ou sur ce qui m'entoure.

Je suis un peu obnubile par ces retrouvailles avec tout le monde, sur cette vie qui va me revenir. Cette "parenthese" se clot.

Je suis profondement heureux d'avoir fais ce periple et si c'etait a refaire, je pense refaire tout de la meme maniere. Pas de regret, ne jamais en avoir. Plutot des lecons a tirer des choix qu'on fait ou qu'on ne fait pas, et ne pas regarder en arriere avec amertume. Avancer pour ne pas que le temps soit comme une realite inexorable. Construire et s'entourer, rever et agir. Il faut profiter de tous ce qu'on a a portee, profiter de cette chance qu'on a d'etre ne dans ce pays, loin de beaucoup de choses difficiles. Comme je l'ai dis avant de partir, j'ai realise que d'etre un blanc Europeen permet beaucoup de choses, ouvre beaucoup de portes; sauf celle de la Chine ou il faut pousser un peu plus fort.

mardi 8 juin 2010

Capitale des Nguyen, Hue

Me voila donc dans cette ville qui occupe une place importante au Vietnam. Ville centrale et riche en histoire. Elle fut l'ancienne capitale de la dynastie des Nguyen du 19eme au 20eme siecle.
Je chope un velo pour pouvoir visiter l'ensemble des sites en une journee et demi. C'est etendu, donc je vais devoir pedaler dur mais ici avec la moto, le velo occupe une place importante.

Je commence par la Cite Imperiale, plusieurs enceintes fortifiees, plusieurs grands batiments, plusieurs centaines de visiteurs...et plusieurs maries qui font des photos dans ce beau cadre. Le lieu est jolie, paisible, et le parc est assez grand pour etre finalement habites par des Vietnamiens avec leurs propres petites champs et leurs cultures.

Au premier monument, je rencontre une Vietnamienne qui me propose ses services de guide afin de pratiquer son anglais. Elle etudie le tourisme et consacre ses week-end autour de la Cite Imperiale pour aider les touristes et leur faire une visite en anglais. Elle connait le lieu par coeur, mais je vois qu'elle est un peu blasee de faire ces visites plusieurs fois par jour. Elle veut aller a un rythme qui n'est pas le mien, trop rapide. Elle zappe des batiments, je lui explique que je veux "tout voir". Elle m'attend avec ses copines de classe qui font la meme chose qu'elle de leur temps libre, certaines en Anglais, d'autres en Vietnamiens ou meme en Francais.


Puis je reprend mon velo pour visiter les vestiges des tombeaux des anciens Empereurs Nguyen. Les tombeaux consistent en fait en d'immenses parcs avec plusieurs grands batiments, des etangs, des temples. Il s'agissait en fait des palais d'ete pour les dynastes pour venir se reposer, et a leur mort les lieux ont accueilli les tombeaux de leus maitres.


Au passage, je passe par ce qui reste des arenes ou 19eme siecle les Empereurs assistaient a des combats d'animaux, pas de gladiateurs ici, lions et tigres contre elephants. Les griffes des fauves etaient coupes pour assure a l'elephant, animal imperial, la victoire.

Je fais tout ca en une journee. J'ai deja reserve mon ticket pour le bus de nuit pour Hanoi. Je quitte Hue pour la capitale, la vrai cette fois ci, pas celle du Sud ou du Nord.


mardi 11 mai 2010

Dans le potager du Vietnam Sud, Dalat

Rien de tel que de rentrer dans les terres et de monter dans les hauteurs pour remedier a la chaleur et au bruit. A Dalat il fait frais, il fait humide mais dieu que c'est bon de remettre un pantalon, sortir les manches longues et les chaussettes. Et oui les saisons ca manque enormement, et mettre un short et des tongues tous les jours et bien ca devient monotone.

Je suis donc a Dalat, qui a premiere vue cultive toutes sortes de fruits et legumes. Sur le marche je vois des fraises, des prunes, des salades, des pommes de terre, du persil, des tomates...on se croirait de retour a la maison. Pas de riz ou d'aliments "exotiques" qu'on s'attend a voir sur les marches Vietnamiens. Je sais que je vais bien manger. Tout est frais, et les odeurs ne transpirent pas le grille, le frit ou le roti. Ici c'est bouillit, vapeur...

La ville est toute en montees et descentes. Elle se visite a pied facilement. Le Parc aux fleurs est d'ailleurs tellement petit qu'une demi-heure suffit pour en faire le tour. Je croise tout de meme des cultivateurs qui arrosent leurs champs, encore des odeurs qui montent au nez.


Le programme de ces quelques 6 jours a Dalat sera diversifie. Entre ballade a velo, ballade a pied, ballade en scooter, visite des alentours, temples, parc, universite, Bouddha, batiment au style du parc Gaudi...

Je me refais donc cette sante qui m'a fatigue apres les grandes villes. Je profite, je me repose, lit, marche, mange de sompteuses patisseries, de delicieux Bun Bo....

Je ne rentre donc pas dans les details de ces 6 jours. Je ne me souvient plus l'ordre dans lequel j'ai fait tout ca. Mais voila quelques photos montrant la diversite de tous ces paysages et lieux que j'ai pu voir autour de Dalat :

- Etrange escalier en pleine foret a cote d'un lac artificiel que j'ai atteint a velo


- Paysage avant l'ascension du mont LangBiang qui se finira pa un demi tour. L'ascension est trop longue, trop raide, trop pluvieuse et surtout debute trop tard a 15h30...


- Ombre de dragon pres d'un temple Cadoiste de Linh Phuoc


- Porte d'entree du temple Catholique Cadoiste de Linh Phuoc


- Une partie de la folie Hang Nga, architecte Vietnamien aux gouts particuliers


- Interieur de la Cathedrale de Dalat, domine par un coq en haut du clocher


- Vitrail dans la Cathedrale

- Reflet d'une statue Divine aux multiples bras, en face du village de Din Ta


- Style kitschisim dans la Vallee de l'Amour, ou les couples viennent se ballader et faire du pedalo en forme de cygne


- Adam et Eve dans cette fameuse Vallee de l'Amour


- Cultivateur Vietnamien qui me montre ses biscotos apres avoir porte son dur labeur fait de grosses salades


- Porteur de bois redescendant vers son village