mardi 20 avril 2010

Quand la fatigue pointe son nez

Apres maintenant pres de 16 semaines "out of France" quelques moments de fatigue commencent a se faire sentir.

La derniere fois que je me suis pese, il y a 30jours, j'avais perdu 5.5kg. Deja pas bien lourd avant de partir, mes joues sont maintenant encore plus creusees. Donc aux dernieres nouvelles, je suis passe sous la barre symbolique et importante des 60kg. On peut dire que je" m'asseche".

Et en dehors de ca d'autres choses : la chaleur humide, le bruit omnipresent des scooters, des klaxons, la pollution des rues, les odeurs pas toutes agreables, la fumee de plastique brule, les sollicitations incessantes des conducteurs de tuk-tuk, l'energie necessaire pour se aller acheter un ticket de train ou de bus, marcher jusqu'a la gare, comparer les prix les moins chers, manger des soupes des le matin, mal dormir, se faire sa lessive, marcher encore et encore...et porter son sac lourd. Reflechir aux prochaines destinations, a ce qu'on veut voir, a quel rythme on veut le faire.

Et puis les imprevus. Les changements de plans a la derniere minute. Des annulations, des mauvaises surprises pour obtenir les visa. Tout ca use peu a peu. Resultat on traine les pieds, on perd l'ernergie pour visiter, on se demotive.

Je suis actuellement a Hanoi et poutant je rechigne a decouvir cette capitale. Je ne vois cette ville que comme une autre source de nuisance de tous types. Alors si le courant ne passe pas tout de suite, si le feeling ne vient pas rapidement, et bien je me laisse aller a ne rien faire. Internet, manger, marcher tout de meme dans les rues puis revenir a la chambre.

Je me dit que je gaspille mon temps, a ne pas me forcer a voir. Mais quand je me force, je ne profite pas. Pour le moment, je vais essayer de rechargher les batteries. Aller dans les hauteurs, au frais, a l'abri des harcelements des scooters. Voir des plaines, des champs, des rivieres...et des villes de moins de 150.000 habitants. Ici tout est dense. La population est telle que chaque ville est immense.

Et puis le Nord du Vietnam, qu'on m'a presente comme moins chaleureux, est bien comme on le dit. Les echanges de regards ne se font pas. Les sourires, eux aussi, necessitent de l'energie pour les obtenir.

Voila donc une passade, un cap des presque 4mois. La solitude pese a nouveau. Cette fois ci pas sous la meme forme qu'a Bangkok. Plus question de rencontres et de separations. Maintenant peu de rencontres, peu d'echanges sauf ceux sinceres mais limites avec les Vietnamiens. Mais les autres manquent. Je me sens fatigue, deja.

Ma patience s'use, ma curiosite aussi. Je vais me reposer pour mieux profiter.

dimanche 18 avril 2010

Et le Mekong se crea un delta...

Une journee a traverser la frontiere. Une journee de bateau, a passer d'une embarcation a une autre, d'un moyen de transport a un autre. Au final j'ai le droit a un bus, un bateau, une barque, un scooter, un van et de la marche. Et voila Can Tho, ville Vietnamienne importante du delta du Mekong.
Sur le trajet, des images que l'on croit ne voir que dans les documentaires, dans les films ou les guides. Des enfants nus qui sautent dans l'eau, sourires aux levres, pour eclabousser les quelques rares touristes qui s'aventurent dans ces canaux. Des femmes lavant des buffles d'eau. Des paysans empruntant des passerelles appelles "monkey bridge"...

Et voila le delta du Mekong. Un immense endroit remplis d'eau. Premiere et seconde...et derniere impression : de l'eau a perte de vue. On me dit que c'est la saison seche. Je n'ose imaginer la saison humide.

Au programme, visite du marche flottant, ballade en bateau, visite de fermes fruitieres, marche dans les canaux...


Phnom Penh, une capitale Asiatique parmi d'autres

Apres 4heures de bus, j'arrive a nouveau a Phnom Penh, capitale de ce pays de 14 millions d'habitants. Seul cette fois ci. Pauline et Francois sont toujours a la plage.

Au programme quelques demarches administratives, une matinee passee a graver les photos, cela represente tellement que ca me suffit en soit pour "faire" ma journee. Et visite de la ville a pied. Comme ailleurs, chaque croisement de rues est accompagne d'une proposition d'un taxi-moto. Chaque croisement est donc suivi d'un "No thank you". Parfois une fois suffit, parfois il faut le repeter 3 fois, 4 fois. J'essaie de rester patient, souriant et comprehensif. Pour le moment, les Cambodgiens n'ont pas reussi a mettre ma patience en echec. Rude epreuve mais apres 3 mois en Asie, on apprend a prendre du recul, prendre son mal en patience et surtout a se mettre a leur place. Imaginer rester assis toute la journee sur sa moto a proposer leurs services aux passants, avec la meme phrase "Motorbike Sir?". S'imaginer ca quelques secondes me suffit a leur renvoyer un sourire ue je souhaite agreable et desole, a ces travailleurs inhabituels.

Direction le Camp S21, ou Tuol Sleng. Ancienne ecole primaire, ce lieu a ete la prison politique des Khmers rouges de 1975 a 1979. Une visite pas agreable mais dont je me dis qu'elle est necessaire.

Nouvelle surprise sur la chemin pour m'y rendre. Gilles et Chrystelle que j'avais quitte a Angkor. Le couple de Francais avec qui j'avais fais le Sud du Laos. Ils s'y rendent aussi. Nous allons ensemble. Ce n'est pas le meilleur endroit pour echanger sur nos parcours respectifs depuis notre separation.

Avant meme de rentrer, plusieurs estropies, handicapes, anciens tortures nous assaillent, demandant de l'argent. Certains sont tellement defigures qu'il en est meme impossible de les regarder, la tete veut donner mais le coeur ne peut faire face a pareil injustice. Je donnerai donc mon argent au Musee, esperant une redistribution aux victimes.

Il n'y a pas grand chose a dire du lieu. C'est le genre d'endroit qui se vit et qui ne se descrit pas. Personne ne parle, tout le monde a une boule en travers de la gorge, tout le monde hesite a prendre des photos...on se sent tous desole de ce qu'il s'est passe. On aimerait pouvoir effacer de leurs memoires les tortures qui ont eu lieu ici, mais la memoire est peut etre ce qu'il leur reste de plus cher.

Avec Gilles, on realise que ce sont aussi des enfants, des femmes, des vieillards...dans la majorite des civils. Et que faire avouer a des civils? Rien. La torture n'avait aucun but, seulement leur demander de s'excuser de porter des lunettes, d'avoir les cheveux longs ou de simplement avoir un frere intellectuel. On estime a 17.000 personnes le nombre de tues dans cette ancienne ecole. 17.00 personnes tuees pour rien. Ce n'est certes pas le seul lieu sur Terre de ce type, mais marcher la ou d'autres ont marche en souffrant est plus difficile que je ne pensais. On est partage entre la volonte d'essayer de "ressentir" ce qu'il s'est passe ici, et le sentiment horrible d'etre submege par tant de cruaute. Je me force a regarder les portraits des victimes. Mais il y en a trop. J'arrette, je sors.

J'apprend que les Khmers ont vides les villes de leurs populations. Phnom Penh a l'epoque ne faisait que 400.000 habitants. Ils avaient comme idee de ramener tout le monde a la campagne. Produire des quantites impossibles de riz pour etre autonomes. Tout ca causant la mort de plus de 2 millions de personnes. Sur un pays de 10 millions d'habitants a l'epoque, on comprend le traumatisme du pays.

Je ne mettrai pas de photos pour ce sujet. Elles n'apportent pas necessairement grand chose. J'en ai pourtant prises. Certaines pour me rappeller de ce que j'ai vu en ce lieu, mais chacun doit selon moi le voir de ses propres yeux, du moins s'il en ressent le besoin.

Phnom Penh ne m'aura pas conquis. C'est une ville en developpement, comme toutes ses consoeurs en Asie. Les propositions des tuk-tuk relatifs au passe du Cambodge ne me plaisent pas. Je ne peux que comprendre, mais se voir proposer "Killing fields, S21, shooting range?" n'est pas agreable. Et oui car a Phnom Penh on peut tirer au AK47. On paie pour se faire vibrer, pour faire marcher l'industrie des armes, on paie pour se sentir puissant quelques secondes.

Le tourisme a tout gache, ou peut etre que ce sont les Cambodgiens, l'Homme. Nous sommes trop venals pour pouvoir respecter ce passe sombre. L'argent m'aura ecoeure a Phnom Penh. Il y'a d'autres choses au Cambodge qui me restent. Je met cette partie la de cote pour garder le plus beau.

Demain un autre pays pour une autre histoire pas. Celle-ci n'est pas necessairement plus facile. Apres le Vietnam, j'en aurai fini de l'Indochine. Fini de ces pays ui ont souffert, peut etre plus que les autres. Mais meme pour ca je ne suis pas sur.

jeudi 15 avril 2010

Tonsay Island, repos sur une ile a taille...ridicule!!!

Une ile qu'on pourrait appeller l'Ile aux Francais. Nous sommes toujours tous les 3 et nous arrivons sur une ile....remplie de Francophones, a majorite Francais. Autant notre groupe Francophone est sympathique, autant en avoir partout autour de nous est pour le moins...ennuyeux.

On se met donc a l'ecart, du moins autant qu'on puisse sur une ile de 1km de long. Activites au programme: repas fait de fruits de mer et de calamars, ballade autour de l'ile, petite soiree arrosee, baignade, bronzage, discussions, seance photos...une vie simple et agreable pendant 3jours.


Cette ile est tout de meme touchante. Tout le monde se connait assez rapidement, et malgre nos apprehensions sur la presence de Francais, nous nous rapprochons doucement de certains d'entre eux. Je retrouve d'ailleurs un couple de Parisiens que j'avais croise au Laos dans les 4.000 Iles. Coincidence etonnante mais dont je ne me surprend plus. Le monde n'est pas si grand...du moins pour les voyageurs. Les chemins se croisent regulierement car les livres sont les memes, nous sommes de la meme culture, nous cherchons donc aussi un peu les memes choses.

Au final 3 jours sur cette petite ile, avant un depart pour Phnom Penh. La premiere impression avant d'aller a Sihanoukville n'avait pas ete positive. Je vais avoir une journee pour changer d'avis. Sachant qu'il me faut faire faire mon visa pour le Vietnam et graver les 9Go de photos prises depuis mon depart. Ce dernier point m'occupe beaucoup l'esprit depuis Angkor. Je ne veux perdre a aucun prix toutes ces photos.

Quand la brume cree la legende de Bokor

Apres la plage de Sihanoukville, difficile de faire plus different que la station climatique de Bokor. Le lieu est tellement particulier qu'il en est devenu une "attraction touristique".

Mais avant de profiter de ce frais agreable et d'avoir le bonheur de remettre un pantalon, notre trio va a la decouverte de la vrai campagne Cambodgienne.Nous sommes a Kampot et nous decidons de marcher pour visiter des grottes sacrees. La marche fait 11km aller...et bizarrement autant retour. Tout le monde nous dis que c'est loin, trop loin. Mais avec mon ami Belge, Francois, on est motive. Et nous voila parti pour on ne sait pas encore combien d'heures de marches. On arrive devant la premiere grotte, a son pied, une carriere ou travaillent des Cambodgiens pioches et pelles a la main. Ils cassent des pierres, creuse la roche...comme dans les travaux forces d'antan. Ca fait drole a voir.

Des enfants nous entourent deja pour nous faire visiter leur fameuse grotte. Ils sont tous impatients, et apres un nombre incalculables de "No thank you. We are fine.", on se dit que leur aide vaut peut etre quelques poignees de Riels. Ils ont des lampes, la carte en tete de la caverne et surtout les bons conseils. Et nous voila en train d'escalader la paroi pour remonter au sommet de la montagne. On est en tongue mais ca se fait sans probleme. En haut de la cheminee, on arrive au milieu d'un petit cirque de 8metres de large. Une crevasse de 3m a enjamber, et nous voila sur du plat impatient de voir la magnifique vue de la campagne de Kampot qui nous attend. Notre jeune guide nous montre au loin quelques montagnes : "Vietnam". Ok on est en effet pas loin de la frontiere. Les fameuses montagnes sont a 20km.

On descend de notre mont et on continue vers la vrai cavrne que nous voulions voir. Les gamins nous ont berne. Nous ne sommes pas la ou nous pensions. Mais il est 16h et la seconde caverne est a 3km....sans compter le retour. Et le soleil se couche a 18h... Ca va faire juste, mais nous sommes 3, et puis le moment est tellement agreable qu'on est tous d'accord pour continuer la route. Au pire le retour se fera de nuit.

Ce moment a parcourir la campgane Cambodgienne met du beaume au coeur par rapport a nos impressions des habitants de ce beau pays. Tous fiers, vendeurs insistants et pas mal d'entre eux roublards. Les personnes que nous avons autour de nous sont differents. Certes notre statut touriste fait que nous sommes toujours vu comme des sources d'argent potentiel, mais tout de meme la spontaneite est generale ici. On ne compte plus le nombre de personne qui nous propose de nous deposer, avancer, porter...a velo, a moto ou en pick-up.

Nous arrivons a cette fameuse grotte et a nouveau des enfants qui nous proposent leur aide. Leur anglais est tres bon pour leur age. On visite rapidement cette grotte plus vieille qu'Angkor et on contemple le couch de soleil. Magnifique.

Maintenant il faut penser au retour. On a encore une trentaine de minutes de jour avant qu'il fasse nuit noire. C'est parti pour un petit footing, une marche acceleree, un petit tour derriere un velo, puis un autre...et on fini par une derniere ligne droite a pied par nuit noire. Epuise, on parvient a regarder un petit bout de "Avocats et Associes" sur TV5 et on s'endort. Demain Bokor.


En soit il s'agit d'une station climatique a 1000m d'altitude qui domine l'ensemble de la region. Son histoire remonte au debut du 20eme siecle et commence par les Francais. Construction d'un casino, d'un hotel, d'une eglise et d'un temple sur cette petite plaine en altitude pour les administratifs colons Francais. Depuis les Khmers rouges sont venus reprendre leur bien, l'ont saccage car symbole de capitalisme occidental. Mais c'est sans compter sur l'intervention des Vietnamiens qui sont venus bouter ces tortionnaires hors de leur pays. Une bataille a donc eu lieu au sommet de cette montagne, Khmers contre Viets. L'histoire nous rappelle qui a gagne. L'ensemble des batiments de ce lieu sont donc parsemes d'impacts de balles.



Aujourd'hui, les Khmers, non plus les rouges mais les Cambodgiens, ont repris controle de ce lieu et ont initie avec les Chinois un immense projet immobilier visant a construire un complexe hotelier digne de Dubai. Hotel a plusieurs dizaines d'etages, casino 9 etoiles, parking, golf et toutes les attractions assurant le bonheur de chacun.

C'est donc dans ce lieu, qui pour le moment n'en est qu'aux balbutiements de la construction de ce complexe, que nous elancons sac sur le dos avec un groupe de 10 personnes; coupant a travers la jungle pour rejoindre la parcelle de route relativement terminee. Un pick-up nous attend pour une viree de 40 minutes sur une route en travaux, peuplee de travailleurs locaux et de grues Coreennes.

L'arrivee ne nous decoit pas. Comme decrit dans notre celebre guide, notre arrivee se fait presque dans le brouillard. Le vent souffle. Le lieu possede clairement quelque chose de particulier.


Nous nous aventurons dans ces batiments. Quelque peu prudent compte tenu de l'etat de delabrement du lieu. Beton effrite laissant apparaitre des tiges de fer rouillees, vitres eclatees, murs defraichis remplis des noms anonymes des visiteurs. Bizarrement, ces graffitis rajoutent a l'ambiance des pieces. Comme si chaque nom ajoutait un fantome a ce lieu. Comme si chaque signature completait un peu le mythe. Nous marquons aussi le notre. Les prenoms suffiront et l'annee en dessous. Nous appartenons a la legende aussi maintenant, a Bokor.

Le groupe nous quitte pour redescendre vers Kampot. Nous 3 restons une nuit ici. Il nous reste donc toute l'apres-midi pour continuer notre excursion. Nous prenons d'abord possession de notre chambre, chez les Rangers. Accueil en treillis, simulacre de Kalashnikov en bois...Nous sommes pour le moment que 3 dans la chambre pour 6.


La nuit commence a tomber et malgre notre grande maturite a tous, les histoires d'horreur viennent naturellement. Francois et Pauline maintiennent qu'ils peuvent aller seuls jusqu'a l'hotel a plus de 600m dans le noir avec la brume et avec comme seule defense une lampe torche. Je sais que je ne le ferai pas. J'essaie tout d'abord de rationnaliser la chose. "Quel interet de le voir la nuit avec une seule lampe. Nous l'avons vu de jour donc je ne vois pas bien le but." Cette technique ne fonctionne pas. Je continue "Il y a des bouts de fer partout, des trous dans le sol, du verre par terre, sans parler du chemin pour y aller". Toujours pas demotives.


Tres bien j'attaque autrement. Je teste quelques petites histoires et apres avoir rappelle l'histoire de ce lieu, la possibilite que la lampe tombe en rade, que des Khmers alcoolises peuvent venir pendant la visite, que des animaux sauvages sont sur la plaine, que les ames des soldats tombes et tortures viendront vous hanter". Ca marche, ils n'ont plus envie d'y aller, et je ne passe plus pour un couard.


On peut donc continuer a boire nos bieres tranquilles, sous le regard muet de notre Ranger non anglophile.


La nuit est precede de quelques dernieres blagues d'horreur. La lame de rasoir posee sur le bord de la fenetre a l'exterieure offre un occasion trop belle pour ne pas lancer le sujet.


Le lendemain, je me reveille aux oreores. J'enfile mon pantalon et je pars visiter le chateau d'eau et quelques autres batiments. La nuit a ete humide et la brumne du matin ne permet pas au vent de secher les fougeres. Je revients tremper mais au bon moment pour prendre le petit dejeuner avec le Ranger.



Une fois repu nous poursuivons notre visite, L'hotel a nouveau pour quelques dernieres photos, puis le temple qui donne une vue superbe sur la vallee. De retour a notre auberge, le dejeuner nous est apporte, il consiste en un melange de ce qui nous avait ete servi separe la veille. L'heure du retour approche. Direction nnotre logement pour attendre le groupe du jour qui doit nous rejoindre pour retourner a Kampot.

Descente difficile due a la pluie qui a transforme la terre en boue. La descente est pentue. Finalement apres 2heures de marche, nous voila rendu a bon port.

Apres toutes ces emotions, direction a nouveau le repos pour Tonsay Island, l'ile au Lapin...ou l'ile aux Francais.

vendredi 9 avril 2010

Bamboo train a Battambang et plages a Sihanoukville

Apres la majestueuse Angkor, difficile de trouver une destination a sa hauteur. Pourtant le voyage continue. C'est donc a Battambang que je me dirige. Selon le guide et les touristes, cette ville possede un charme vraiment particulier en plus de permettre une ballade dans ce qu'ils appellent le bamboo train.

4heures de bus et voila la fameuse ville. Decevante pour ne pas dire tres decevante. La ville n'a rien de particulier, juste qu'il y a moins de touristes qu'a Siemreap. On se fait conduire par un tuk-tuk pour le fameux bamboo train. Et la superbe surprise. Traversee de petits villages en tuk tuk pour arriver devant les rails du fameux "train". Il s'agit en fait d'une simple plateforme faite de bamboo posee sur un chassis, lui meme pose sur les rails. Le tout avance grace a un moteur artisanal faisant tourner les roues par une courroie de seconde facture. Chose amusante etant donne qu'il n'y a qu'une voix...la rencontre avec un autre "train". Il faut decharger, retirer la plate-forme et enlever le chassis des rails. En general c'est au plus leger, au moins nombreux de se retirer. Notre embarcation ne faisant que 4 personnes, la Francaise, notre conducteur de tuk tuk, le conducteur du train et moi meme, on s'ecarte regulierement. J'essaie de lancer une nouvelle regle du "pierre - feuille - ciseaux (et puit)" mais il me dit que les regles sont ancestrales. J'abandonne en pensant que mon idee etait bonne. Nous arrivons a une fabrique de brique, ou j'apprend qu'avant d'etre orange elles sont couleurs argile, donc beige. La cuisson les faisant devenir orange. Et autre moment "culture" de la journee. Je vois comment pousse le riz. La encore je pensais que les grains de riz se trouvaient au niveau des racines, alors qu'ils sont tout simplement comme le ble...en haut par grappe de 15 a 20 grains. Et on dit que le riz est consommateur d'eau...et bien je n'imagine pas les quantites qu'il faut pour produire 1kg de cet or blanc Asiatique.

Retour plaisant, ou nous parvenons a faire place a d'autres embarcations. Je vois aussi avec plaisir que certains trains ne sont pas affretes par des touristes, mais par des locaux qui l'utilisent aussi comme moyen de transport. On n'est donc pas completement a "Disney Land".

Apres un sejour express a Battambang, et nouveau trajet pour Sihanoukville, avec detour transit oblige a Phnom Penh. Sihanoukville est une ville de bord de mer, la "cote d'Azur" des Cambodgiens. Ici c'est l'endroit pour faire la fete, et pas uniquement pour les touristes. Les gens de la ville viennent ici pour se relaxer, bien manger et faire toutes les activites de plage.

Nous rejoignons un Belge de Bruxelles, Francois, que Pauline a rencontre en Thailande aussi. Resultat un trio Francophone se forme qui durera un bon moment. Nous restons dans cette ville quelques 4jours pour se reposer et profiter de la mer apres, pour mon cas, une absence de pres de 6 semaines. De succulents barbecues de poissons, coquillages et calamars ravissent nos papilles. Il fait bon vivre. Le soir des Cambodgiens jouent avec des lampions en feu, laissant des trainees incandescantes avec l'appareil photo. Activites pyrotechniques qui me me permettent de remplir encore plus ma carte SD. On refait le plein de batterie de repos, de farniente et de nourriture avant d'attaquer Kampot et sa station de Bokor.

jeudi 8 avril 2010

Angkor...injustifiee absente des Nouvelles Merveilles du Monde

Passons l'arrivee a Siemreap, ville sans grand interet si ce n'est sa proximite avec Angkor. La Cite Perdu d'Angkor.

Cette cite est tellement mythique pour les Cambdgiens qu'elle a prete son image au drapeau Khmer. Sur fond bleu et bandes rouges, on y voit 3 des 5 tours d'Angkor Wat.


Pour visiter le site, plusieurs types de pass existent : 1jour, 3 jours ou 6jours. Je prend celui de 3jours a 40$. Les prix sont chers mais je suis sur que c'est amplement justifie. Je grimpe sur mon velo et direction l'immense domaine de plusieurs km de long et de large. 7km separe Angkor de Siemreap, 7km de bonheur et de febrilite. La region est totalement plate, c'est donc une ballade agreable qui s'annonce.

Suivant les conseils de personnes que j'ai recontre, je commence par les sites moins mythiques pour finir par ce qu'il se fait de mieux : Angkor Wat, Ta Phrom et Bayon. Pour ne pas tomber dans la lassitude et passer rapidement sur certains magnifiques sites, direction ceux moins touristiques d'abord. Je finirai en beaute.


Pour tout et pour tout, les sites d'Angkor sont eloignes de pres de 40km voir plus pour certains au Nord du Cambodge. Je me limite a ceux faisables a velo a moins de 20km de Siemreap.
Au programme le 1er jour :
- Sras Srang : un grand reservoir d'eau ou des enfants de baignent surveille par 2 immenses nagas presidant sur une terrasse.
- Bantay Kdei : un magnifique temple qui n'est pourtant pas dans les "must". Je me prend pour Indiana Jones a contempler des arcades et des bas-reliefs malmenes pas le temps et la vegetation.
- Bantay Samrei : excentre a 14km de Siemreap, ce dernier est un mini Angkor Wat mais qui trouve son interet par la route pour y arriver. On traverse des villages et des champs, on ne voit plus de touristes. Les Cambodgiens sont moins insistants, plus de harcellement comme je subis a Siemreap.

Une journee deja bien remplie. Je retourne a ma guesthouse ou j'ai retrouve une Francaise que j'avais croise a Chiang Mai, Thailande. Elle fait du volontariat en tant que professeur. Je n'aurais pas la motivation ni le temps a leur donner. Ca me fait reflechir a mon desir initial de faire une mission en developpement pendant 6mois au Vietnam. Probablement que je n'aurai pas eu la perseverance de faire ca aussi longtemps.
Je reste donc en compagnie Francophone pour faire un bout de chemin avec quelqu'un d'autre.


Le second jour de visite se passe superbement, tout comme le premier. J'attaque Angkor Wat de jour ou je passe pres de 4h a l'exterieur et dedans. L'enceinte est immense, le temps a fais chavirer les dalles conduisant a la porte principale. Mais rapidement je vois une bache verte qui recouvre l'une des fameuses tours centrales. Restauration qui conduit a un petit pincement au coeur. Je me sens comme un touriste arrivant a Paris et comtemplant Notre Dame en plein travaux. Tant pis je reviendrais au lever du soleil sans lumiere, juste des ombres. Les baches disparaitront. Pour le moment je profite des autres joyaux d'Angkor Wat. Son immense enceinte, ses bas-reliefs, sa muraille et ses moines marchant au milieu des couloirs sombres.



Je prend des photos a n'en plus pouvoir. C'est le paradis. Ces moines qui se balladent dans le site, taches orange sur fond terne ou ces vieux Cambodgiens qui viennent nous parler en francais de leur vie au temps des Khmers. Des pierres vieilles de 800 ans tout autour de moi. Ce site est magique et l'afflux de touristes n'y enleve rien.

Puis je continue autour pour voir Bayon a Angkor Thom. Bayon et ses mille visages de Bouddha contemplant l'horizon mais dont on se sent epie a tout moment. Et je remonte sur mon velo pour continuer a observer toutes ces anciennes ruines. La magie est partout. Le "domaine"est vraiment gigantesque. Des lacs artificiels de 7km de long sur 3km de large ont ete creuse a l'epoque pour jouer le role de retenu d'eau, servant a alimenter les 700.00 personnes vivant dans les environs. Tout est demesure.


Coucher de soleil sur les douves d'Angkor Wat et retour d'une journee encore bien remplie. Je suis extenue entre le soleil et la ballade, je ne fais en general pas long feu le soir.

Et pour le 3eme jour, le dernier. Je trouve la motivation pour me lever a 4h30 et pedaler jusqu'a Angkor Wat pour voir le lever du soleil. Il fait nuit noir, donc j'avance avec prudence. Des "guides" m'eclairent les premiers metres pour ne pas tomber dans les douves, en m'indiquant que pour aujourd'hui je suis le premier arrivee!!! J'avoue y trouver une petite fierte, accrue par le trajet fais a velo et non en tuk-tuk. Etme revoila dans la nuit noire. Il est 5h05 et j'entre a Angkor Wat pour la seconde fois. A l'arrivee je ne vois personne, seulement les vendeurs de cafe. Je m'en saisis d'un pour me reveiller. Et la j'attend que les couleurs arrivent. Que le soleil fasse son travail de peintre sur ce tableau encore vierge.


Je ne suis pas decu. Je prend presque 100 photos pour etre sur de ne rien louper. Quand il fait jour, c'est presque 400 personnes qui sont autour de moi et qui continuent d'affluer. Je quitte les lieux pour finir de visiter ce qu'Angkor possede comme secret.

Je suis rejoint par mon amie pour finir ma visite par le mythique Ta Phrom, ce fameux temple gagne par les racines des arbres qu'on appelle bizarement des "fromagers". Le temple est fais sur le modele de Bandai Kdei mais auquel on ajoute la nature et le mystique. 2h je reste dans cette enceinte, ou la encore, malheureusement, des travaux de renovation sont en cours. Ce site est entretenu par une fondation Indienne (d'autres le sont par des Francais,des Allemands ou des Japonais). Des echaffaudages immenses retiennent les arbres centenaires pour les eviter de s'effondrer sur des ruines du meme age. Par endroit ce sont meme les arbres qui retiennent les srtuctures du temple de ne pas s'ecrouler. Le resultat est une symbiose de la nature et de l'homme. Et la renovation se fait dans ce sens. Lors de la decouverte du site, la nature avait deja trop pris possession du lieu. Les archeologues de l'epoque ont donc decide de preserver Ta Phrom en conservant ce melange instable de racines et de pierre.


Apres cette visite epoustouflante, je finis la journee par un retour tranquille a velo. Direction Siemreap pour partir le lendemain pour Battambang.