lundi 15 mars 2010

Quand l'eau arrive dans le Sud

Une fois de plus 6h de bus pour quelques 300km. Le bus est correct. Pas d'incidents techniques. Je croise les doigts car certaines personnes m'ont raconte que leur bus etait tombe en panne une fois sur 2, provoquant des 2 a 4h de retard. Je suis beni. J'arrive sans contretemps.

Pakse est une ville a taille humaine. Le quartier backpackers est relativement petit mais l'ambiance est agreable. La seule chose c'est qu'il y fait beaucoup plus chaud qu'ailleurs. La chaleur est ici assomante. Elle tue toute motivation.


Sur le terrace de mon hotel, je croise un couple de Danois qui, a en juger par ce qui se trouve par terre, des bouteilles de biere, sont assis depuis un petit moment. Il est 18h. Je leur dis bonjour, discute rapidement et vais prendre possession de ma chambre. Douche et me voila assis avec eux, une Beerlao fraiche en main, profitant cette fois ci de la chaleur!! En discutant je comprend que seul le Danois a bu les 4 bouteilles de biere, toujours de 650ml, et il est donc plutot jovial. Sa copine le regarde d'un air amuse et protecteur.

De fil en aiguille on se retrouve etre un petit groupe de 6. Un Americain, un Suedois et une Allemande nous rejoigne. Direction le restauant. Le contact passe pas mal avec le Suedois. Je le vois parler a la serveuse et quelques instants plus tard, me montrer une bouteille de lao lao. Son geste me parait plutot clair : "On se la partage?".

C'est parti. Les occasions ne sont pour moi pas si frequente de passer une soiree arrosee. J'accepte l'invitation avec plaisir.

Et voila qu'un Francais s'assieda cote de nous. Il a un look particulier. Une seule dread, longue, sur le cote. Le reste etant une coupe "mulet" et des boucles d'oreilles bizarres. Mais c'est surtout son regard. Il semble cacher quelque chose. Il manque de sincerite. Le gars est jeune, entre 20 et 25ans.

Je bois ma bouteille avec mon ami Suedois. On se debrouille pas si mal. En mangeant et en discutant, et avec une pointe de Coca Cola, on discute agreablement. Puis vient le moment ou certains rentrent et ou d'autres veulent gouter aux bars locaux de Pakse. Je fais parti du second groupe. Le Francais nous propose de nous presenter ces lieux. Il est 22h et autour de nous tout semble s'eteindre tout doucement.

Je me retrouve a discuter enfin avec lui. Il est au Laos par intermitence depuis 6ans. Il fabrique des bijoux et est defitivement bizarre. Au detour d'une rue, le groupe nous suivant derriere de quelques metres, il me lache un :"Et si tu veux trouver des girls ou des littles boys, et bien je peux te montrer le lieu". Je ne veux pas croire ce que j'entend. Le ralentit sans le vouloir. La dessus les autres nous rattrappent. Je repete en aparte au Suedois qui me dit qu'il a surement dit "lady-boys". Je me refugie dans ce doute. Ce que j'ai "cru" entendre ne m'est pas acceptable.

Nous ne trouverons au final pas de bar. Juste un restuarant qui nous vendra quelques bieres en plus. Pas de musique, pas de quoi-que-ce-soit. Pas contre, en marchant simplement 15minutes, nous nous sommes perdu. Le Francais ne parvient pas a nous orienter. Chose encore plus bizarre dans une ville aux rues perpendiculaires, grande comme un quartier. Le sentiment general est unanime, on s'eloigne de ce type qui n'inspire a personne confiance ni respect.

Soiree +1 jour. Je me repose de la soiree longue et arrosee. Je dejeune au meme restaurant. Le Suedois, Joaquim, me rejoint, puis un Espagnol et un couple de Francais atable a cote de moi se greffe a la discussion. La chaleur est toujours etouffante. Aucune motivation pour la journee. Elle commence meme a entamer celles des jours qui suivent. J'envisage deja de quitter cette ville pour me refugier aux 4000 Iles, plus fraiches et bordees par le Mekong.
Mais c'est sans compter sur les Francais que je viens de rencontrer. Ils souhaitent faire la meme boucle que moi. Le Plateau des Bolavens. Zone de plantations de toutes sortes: the, cafe, litchis, palmiers...Le trio qui se forme rassemble assez d'energie et de motivation pour briser cette chaine d'inertie. On se leve, on salue les autres qui partent pour Bangkok, puis on fait le tour des magasins de location de scooter. On a trouve ce qu'on veut, des automatiques. Depart le lendemain a 9h pour Tad Lo et ses cascades.


Le lendemain. Depart a 10h. La traversee de la ville est plus longue que prevu. Pakse est en fait bien plus grand que le quartier des backpackers que nous avons vu. Previsible mais nous sommes tout de meme surpris.



Apres une 40aine de minutes, nous arrivons a la premiere cascade. Notre crainte initiale d'une chute d'eau assechee, relative a la saison actuelle, disparait aussi rapidement que nos pas nous rapproche du lieu. On entend deja le choc de l'eau sur la roche. Petit pont en bamboo qui enjambe la riviere et nous sommes devant une cascade de 7m, entouree de roches qui me rappelle ce que j'ai comme idee de la Chaussee des Geants en Irlande. Il y a pas mal de monde sur le site, mais c'est avec plaisir qu'on realise que ce sont des Laotiens. Le lieu est "localement touristique".


Stop de 20minutes ou nous profitons pour la premiere fois depuis quelques jours, de la fraicheur et direction Tad Lo pour notre apres-midi et notre nuit.

La route est agreable. Toujours ces champs brules de part et d'autres de la route. Je commence a m'y faire.

Apres quelques 2h de route, Tad Lo. Le parking pour scooter est juste en face de la cascade. On a donc immeditament la vue sur ces chutes d'eau immensemment larges.

Nous nous baignons, je me fais inviter par des Laos a manger et boire en leur compagnie. Ils ne parlent pas un traitre mot d'anglais. Ce sera langage des signes et les quelques mots de Laos que j'ai retenu. En guise d'echange, je leur paie des cigarettes. Et c'est de bonne humeur que je les laisse finir les enormes plats qu'ils ont ramene au bord de l'eau. De retour pres du parking, je retrouve les francais qui sont a cote d'un groupe de Laotiens qui passe l'apres midi au Karaoke. Bon moment ou nous essayons de chanter quelques chansons anglo-phones...c'est un echec mais ils rient de bon coeur.



Puis la recherche quotidienne du logement. Ce sera au milieu d'une ferme, a cote de la famille cochon et de la famille poulet. Tout est bon. Je peux donc me relaxer. Bien que le "stress" m'a quitte le jour ou mes fesses ont touche le siege de ce premier avion a Charles-de-Gaulle.

Je passe la soiree avec les Francais et un couple de Neo-Zelandais qu'ils avaient deja rencontre maintes fois au Laos. Petite partie de "trou du cul" ou de "ass hole" selon nos amis Kiwis. Les regles sont les memes. C'est enorme de voir que certains jeux sont internationaux.

Le lendemain, apres un dejeuner assez frugal fait d'un enorme pancake a la banane prepare par notre hote, Mama Tha Tha, je la conduis au marche avec mon scooter pour qu'elle puisse faire le plein de viande. A l'arrive, ce que j'ai sous les yeux n'est pas de la viande mais une nuee de mouches recouvrant quelques bouts de gras, de peau et d'abats. Je suis ecoeure. Serment de la journee, que j'espere tenir plus longtemps, plus de viande a partir de maintenant.

Les plantations defilent avec les kilometres. La route est correcte sauf par moments. Petite traversee de graviers et de pistes. Je laisse une nuage de terre rouge derriere moi. Tout est sec et aride. Chaud et poussieres.

Stop pour dejeuner et on laisse une averse noyer la route pour quelques minutes. C'est la 2eme fois que je vois la pluie ici en Asie. La premiere etait a Koh Pha Ngan, 5 emaines auparavant.

Le retour se fait de nuit, sur route mouillee avec pour completer une tempete de sable a l'arrivee en ville. On est content d'etre revenu. De prendre une douche bien meritee et de booker notre ticket pour les 4.000 Iles pour le lendemain matin.

Les 4.000 Iles c'est un archipel formes par le Mekong qui s'etend sur toute la partie Sud-Ouest du pays. Deux iles rassemble l'ensemble de la population touristique : Don Det et Don Khon. Je resterai a Don Det, la plus calme.

3 jours de relaxation pur. Soleil , hamac, baignade, chutes d'eau et fruit-shake. Le paradis. Ici, il faut attendre pres d'une heure pour avoir son plat. Personne n'est presse, et les clients doivent suivre le rythme.

Pour la petite histoire, un ami commande des Fried noodle with vegetables puis change d'avis 10minutes apres avoir passe la commande. Une fois arrive dans la cuisine pour demander de changer, la femme lui repond : "Ah je ne savaisplus ce que vous aviez commande donc bien sur je peux changer votre commande". Et si l'interesse n'avait pas change d'avis, se serait-elle deplace? On en doute tous, mais ca nous fait bien rire.

Et le lendemain, autre histoire similaire. Commande passe de pancake a la banane. Le serveur prend la commande et part quelques secondes apres a velo pour aller chercher les ingredients chez le voisin...pour revenir 15minutes apres, un sac a la main.

Sans parler de la cuisiniere introuvable que tout le village se met a chercher, car elle seule sait faire les omelettes a la citrouille...resultat tout le monde me sourit. Tout le monde sait que je veux manger une omelette a la citrouille.


Les 4.000 Iles c'est ca tous les jours. C'est un lieu coupe du monde, ou on prend le temps de faire les choses. Meme les plus elementaires comme s'allonger dans le hamac. Pas d'urgence. Une vie a l'ecart ou les enfants traine en laisse un pigeon et non un chien. Leur vie est surement plus difficile que ce qu'on a sous les yeux, mais ici on est loin des soucis des grandes villes.


C'est avec ce sentiment d'apaisement que je vais quitter le Laos. Mes dernieres experiences ont ete bonnes. Riches et agreables. Direction le Cambodge.

Vientiane et le centre Laos

Direction Ban Tha Heua. Un village de pecheur au Nord d'un lac artificiel.

Je veux voir 2 choses :
- le lac et observer les "ramasseurs"de tek qui viennent recuperer les tonnes de bois enfouies sous les eaux. Puis traverser le lac a bateau pour rejoindre la route descendant vers Vientiane.

- la Saisombun Special Zone qui abrite : l'ancienne "ville secrete" de la CIA dans laquelle ils formaient les Hmongs a la guerilla contre les Vietminhs; et la plus haute montagne du Laos qui est le proie des interets capitalistes d'une societe Australienne de mineraie, creusant a pleine dents dans la roche. Une mine a ciel ouvert.


Pourtant je ne verrai ni l'un ni l'autre. Je ne comtemplerai que mon echec a sortir des rails. Pour le village, aucune personne ne parle anglais. Apres une dizaine de tentatives pour traverser le lac, on me sort des prix exhorbitants de 40$ pour 2heures. Hors budget. J'abandonne. Et pour ce qui est de la Special Zone, apres discussion avec un chauffeur de cette fameuse mine, elle est bien evidemment inaccessible aux touristes. Rien a voir, et elle est a 10h de route...vers un endroit ou aucune guesthouse ne s'est apparement installe. Temeraire peut etre, mais pas asez aventurier. Je suis seul et je manque de panache pour faire un tel saut dans l'inconnu.


Je patiente donc aupres de la route pour sauter dans le premier taxi collectif que je vois. 30minutes apres, voila mon sauveur. Je paie comme les locaux, mais ca dure comme pour les locaux. Et les Laos ont une notion du temps bien differente des touristes. Et pourtant j'adore ce trajet. Je suis pied nu, a l'air libre, je peux prendre des photos, je peux sourire aux Laotiens. Je suis bien mieux que dans mon bus climatise a regarder le Laos par une vitre.


La capitale. Vientiane en vue. Le guide indiquait pourtant des risques entre Vang Vieng et Vientiane. Quels types de risques? Des attaques de bandits. En lisant ca, personnes n'y croyait. Tout le monde s'est attarde sur les lignes indiquant une route chaotique.

En effet la route n'est pas ideale, mais on est loin des pistes et route de graviers qu'on peut voir dans le nord a Vieng Poukha.

Bien evidemment, pas d'attaques de diligence ou de braquage d'hommes masques. Nous arrivons a bon port dans la grande ville, qui comme la majeure partie des villes importantes du Laos, borde elle aussi le Mekong.

Le train train habituel. Nous sommes lache a la gare routiere, qui se trouve a...7-8km du centre. Donc apres un tuk-tuk pour aller a la premiere bus station de Vang Vieng, on en reprend un pour relier Vientiane. Ce petit menage double les prix des deplacements. On paie en general autant en tuk tuk qu'en bus. Mais pour le coup, tout le mond est au meme regime. Touristes blancs, noirs ou asiatiques, ou locaux. On sort tous le meme nombre de billets.


Premieres impressions sur la ville. Chaude, sans air mais avec des voitures, peu de guesthouses, cher, pas grand chose a voir, pas de charme comme a Luang Prabang ou de montagnes comme a Vang Vieng. Le dortoir est pris. Je visite en marchant librement dans la ville. Apres quelques heures. Le feeling ne vient toujours pas. Decidemment, je n'accroche pas. Ce sera donc une halte rapide. 1.5jours suffiront pour me faire une idee.


Des travaux sont en cours pour ammenager les bords du Mekong qui est totalement masque par une immense dune de sable. Aux detours de rue, je tombe sur un immeuble abandonne, repere des taggeurs de la ville. Je vois l'art de rue de Vientiane. Dans toutes les parties du monde, les citadins ont besoin de s'exprimer d'une maniere ou d'une autre. Ici la colonisation et le communisme se taillent une bonne part du "gateau mural". Mais les contrastes de couleurs sur fond decrepis sont toujours efficaces. Cette petite fille avec son parapluie est comme sorti d'un dessin anime.

En quittant ce batiment, je tombe ensuite sur MAG pour Mine Advisory Group. Une ONG Britannique qui aide le Laos a deminner les UXO (Unexploided Ordnance) qui regroupe toutes les mines, bombes a fragmentation et autres missiles non exploses qui polluent et ravagent le pays. La carte parle d'elle meme. Le Laos est le pays le plus bombarde au monde. Pourtant il n'etait pas en guerre, du moins pas clairement. Il a simplement souffert de sa proximite geographique avec le Vietnam. Resultat, ce qu'on appelle le Ho Chi Minh Trail, qui passait par l'extreme Est Laotien, a ete tout simplement noye par les B-52. Une pluie incessante de bombes.


Je suis muet devant pareil "surprise". Je connaissais le sujet en l'ayant lu dans le guide, mais pas a ce point la. Pas ce que j'ai sous les yeux. Je lis chaque panneau. Je fais une donation pour nettoyer un maigre 14metres carre de territoire. Et je repars le coeur un peu au bord des levres. Je ne sais pas quoi penser. Mepriser les Americains une fois de plus pour leur sale politique etrangere? Non je plains l'Homme et ses derives. Voir comment on peut saccager un pays et son peuple, l'empecher de cultiver sa terre et l'enfermer dans une terreur quotidienne. Je suis encore plus admiratif devant les Laotiens, et leur histoire. Ils sont forts, humbles et chaleureux. Des qualites encore plus admirables apres pareil histoire.


Je repense aussi a mes visites prevues dans le Sud, dans cette fameuse region noyee de points rouge. Il va peut etre falloir revoir ma copie.

Mon depart pour Tha Kaek, a 6h de bus, se fait le lendemain. Pourquoi Tha Kaek. Pour faire un stop avant le sud et eviter les 20h de bus, et pour voir un site qui semble moins bondes de touristes. Le bus est d'ailleurs rempli de Laotiens et de moi. Certains rient en me voyant, d'autres me regardent avec moins d'interet. Quelques rares me scrutent plus intensement. Je souri, pas de reaction, je baisse le regard.

Cette fois ci, la gare routiere n'est qu'a 3.5km. Je le fais a pieds pour aller dans la bien nomme Tha Kaek GuestHouse. Et la je souffle. Quelques backpakers. Je ne suis plus seul. Je me sens tout de meme mieux. Un livre d''or enorme est rempli de 1000 histoires de voyageurs. Du loop en scooter ou a pied, des visites en bateau des cavernes alentours. Je lis pendant 30minutes avant de me faire mon propre trace. Ce sera 1j pour 1 grotte. 18km aller, pareil pour le retour. En partant tot ca se fait bien. Reste simplement a eviter la chaleur de midi.


Depart le lendemain a 7h45 apres avoir rempli mon sac d'eau et de sucres. L'aller se fait facilement. Il fait chaud, mais c'est toujours supportable. Les 18km sont tout de meme plus longs que ce que je pensais. Le retour va pas etre marrant.


Et voila la grotte. Elle est ridiculement petite. Pendant les quelques 10minutes que durent ma visite, je suis litteralement colle par un Laotien qui ne parle pas anglais et qui barragouinnent des mots manifestement pas en Laos. On dirait un moine ladyboy. Je suis, je dois l'admettre, un peu perturbe par une personne pareil dans un lieu si recule et si religieux. Il me suit. Je commence a m'enerver car mon langage des signes devrait suffire a lui faire comprendre ma gene.


Apres 500m, il abandonne la poursuite. Je refais le plein d'eau et j'attaque le retour. Il est 11h, la grotte ne valait pas le coup mais une longue marche dans la campagne de Tha Kaek est une recompense suffisante. Enfin un peu d'exercice, et rien ne vaut la marche.

On me propose de me prendre en mobilette ou en camionette. Je refuse en souriant. J'ai decide de le faire a pied, abandonner a la moitie du chemin prevu n'est pas acceptable. Mais en declinant, le soleil tape tout de meme pas mal.

Les derniers 5 km sont vraiment durs. Alors que je souhaite maintenant que certains s'arretent pour me ramener, plus personne ne me considere. Tant pis, ca sera du sport.

Et voila, je suis atable a un restaurant type "chaise en plastique", cheap mais bon. Je commande une Beerlao. Je bois quasi les 650ml cul sec. Le fried rice arrive. Les calories arrivent rapidement dans mon corps. Je me sens mieux. Deuxieme biere. Je me sens encore mieux. Il est 15h, je me dirige vers ma guesthouse pour une sieste bien meritee. A la reception je croise un Francais que j'avais vu dans le Nord du Laos. Il traverse le pays a velo, du Nord au Sud. On va aussi vite apparement pour faire le pays, ca me surprend.

Au final je passerai la soiree avec un lui et un autre Francais qui lui vient de Singapour a velo et va de ville en ville en demandant l'hospitalite. Il dort chez les moines dans les temples. Il nous racontent certaines histoires assez droles. Je suis admiratif devant eux. Il font quelque chose de beau. Traverser un pays a velo. Ca me donne envie. Je commence a penser sérieusement a faire quelque chose de ce type. Pas a velo, mais un long trekking dans un pays. User de me pieds. Purifier mon esprit par l'exercice physique.

Et voila la soiree se finit apres avoir echanger sur la geopolitique, sur le but de nos voyages, sur comment on s'est forge chacun avant d'etre aujourd'hui atable ensemble. Deux bonnes rencontres qui apportent encore un peu de contenu a ces 6 mois. Mais encore un "Peut etre a bientot. Bon voyage". Tout ca apres quelques heures de discussion.

Tha Kaek aura aussi ete le lieu ou j'aurai rencontre un Sud Coreen, qui apres de longs echanges sur son pays, aura donne envie de voir son pays. Voir Seoul qui je suis sur, possede des airs de futur. De Neo-Tokyo.

Je pars le lendemain pour Pakse. A 120km de la frontiere Cambodgienne. Programme, faire la boucle du Plateau de Bolaven et ensuite aller aux 4000 Iles.

vendredi 5 mars 2010

Encore les exces des Occidentaux a Vang Vieng

Et rebelotte. Qui aurait pense que dans l'un des pays les plus pauvres au monde, on puisse trouver dans une ville de 6.000 habitants, appellee Vang Vieng, une masse d'Occidentaux qui passe la majeure partie de leur journee a :
- Piccoler en flottant sur une chambre a air de tracteur
- Regarder des series Americaines type Friends, South Park...pendant des heures

- Se balancer du haut de cables et autres tiroliennes pour se jeter dans l'eau
Tout ca en etant dans un des endroits les plus beaux du Laos. Le lieu est entoure de limestones (pains kharstiques) et de grottes immenses.
J'avais heureusement ete briefe sur ce phenomene du tubing (tube pour bouet - chambre a air), qui consiste donc a se premunir d'une bouet, qu'on paie bien sur, et de remonter la riviere en tuk-tuk pour arriver quelques kilometres plus loin dans une crique qui ressemble a un parc d'attraction. Tyrolienne, cordes, tables de ping pong, alcool et musique. Tout ca en maillot de bain a s'ecrire des conneries sur le corps. Par exemple, lors de ma "visite" du site, les Canadiens avaient gagne au hockey contre les Americains. Resultat, tous les Canadiens avaient des enormes drapeaux colories sur le corps, pour afficher leur fierte nationale.

L'argent afflut donc en masse. Les Occidentaux participent au "developpement" de la ville. D'ailleurs, tout autour on peut voir des travaux. Le sol est defriche pour preparer des hotels et autres complexes associes a cette activite estivale. Clubs, salles de sports, internet, restaurants...Donc pendant cette beuverie de 11h a 20h, et bien les Laotiens bossent. A voir c'est tout de meme assez choquant. Le contraste entre la vieille femme portant son dur labeur fait de cailloux et de pierres, et celle en arriere plan d'un jeune alcoolise pret a s'elancer du haut de 15m. Et puis le drapeau communiste en fond de toile, derriere tous ces "capitalistes"me fait sourire.
Et donc pour finir sur le sujet " Je ne suis pas un partisan du tubing", bien evidemment le lendemain et bien tout le monde est fatigue. Donc resultat, pas grand chose a faire a part recuperer de la cuite de la veille. Et comment faire, et bien la television est en general le meilleur ami de ces situations. Et bien direction le restaurant le plus proche et on regarde tous ensemble la saison 6 de Friends.

Parce qu'autour de tout ce petit monde, il y a tout de meme pas mal de choses a voir. On est entoure de superbes montagnes abruptes, reperes de caves immenses et mystiques entourant le lieu.

J'ai reussi a trouver un bungalow tranquille assez loin des bars et clubs pour ne pas entendre la musique le soir. J'ai donc pendant 2 jours plutot bien dormi. Tant mieux parce qu'en 2 jours, pas mal de marche et de velo.
J'ai commence l'apres-midi par faire un tour de la ville assez petite d'ailleurs, mais j'ai complete par une petite marche de 2h pour atteindre un rocher de 100m de haut qui surplombe la vallee. La roche est tres irreguliere et assez coupante. Y aller en tong n'est pas la meilleure idee que j'ai eu dans ma vie. Je dois donc faire appel a mes dons de grimpeurs pour ne pas trop appuyer sur mes pieds fragiles et sensibles. D'ailleurs des que je me rtrouve tout seul, je commence a faire des "traversees" en grimpant juste pour me rappeler la sensation.


Au sommet, quelle surprise m'attend. Un groupe de 3 mecs, dont un Allemand que j'avait rencontre a ...Malacca en Malaisie. Decidemment le monde est "petit" ou du moins les Occidentaux vont tous au meme endroit. C'erst d'ailleurs pas la premiere personne que je croise plusieurs fois dans mon voyage. Pour le moment, depuis mon entree au Laos, j'ai croise un couple d'Americains dans chaque ville que j'ai fait :
- Huay Xai
- Luang Nam Tha
- Luang Prabang
- Vang Vieng...et le lendemain a Vientiane

La vue est belle, je fais secher mon t-shirt quelques instants avant de redescendre. Je pousse un peu plus loin ma viree au milieu des limestones et lorsque le soleil passe derriere la plus petite des montagnes, il est temps pour moi de rentrer.

Sur le chemin de retuor, j'entend comme prevu la musique qui commence a envahir la vallee. Il est pourtant que 18h. Mes apprehensions sont confirmees.


Pourtant malgre le vacarme lointain des jeunes pleins d'hormones et d'alcool ne m'empeche pas de dormir profondemment.

Reveille a 7h, debout a 7h15 et attable a 7h30 devant un Muesli with fruits and yoghurt. Je ne mange plus que cale matin, depuis maintenant 3 semaines. J'ai mes 5 fruits et legumes par jour et ma ration d'eau pour les canicules quotidiennes de la region. D'autant que je vais prendre un velo pour aller visiter les environs. la cible :
- Tham Phu Cave a 4km au Sud
- Blue Lagoon a 6km a l'Ouest

Tham Phu cave, c'est une grotte en haut d'une montagne, dont on accede par un escalier de 100 marches. A l'interieur, rien de special. Des lumieres vertes, rouges et jaunes....qui gachent un peu l'atmosphere nature, renferme et sombre de l'endroit.
Au pied de la montagne, une riviere d'une eau claire et pure sort de la montagne. Je trempe mes pieds. Je les ressort purifie de cette eau immaculee.


Je remonte sur mon "Velo Tout Terrain" pour remonter vers Vang Vieng, et prendre plein Ouest pour ce fameux Blue Lagoon. La route est chaotique, le soleil de 13h n'arrange rien. Poussiere, trous et cailloux, ajoutes a la sueur du front. Heureusement que le paysage est somptueux, je serai tente de regretter cette viree.


A droite toute, plus que 2km....et voila le lagon. L'endroit est calme, typique Laos. Simplement quelques Thailandais qui s'amusent avec la corde accrochee a un arbre. Ils s'elancent et sautent dans le bassin "sacre". Etonnant, mais ca ne gache rien au lieu. Des poissons par centaines dans une eau bleu transparente. Fraiche. Le soleil est maintenant oublie. L'eau est peut etre sacre. Elle m'a lave de tout.


Maintenant que je suis tout revigore , la grotte. A l'entree, des lampes frontales sont louees. Malgre la crainte que ce soit un attrappe touriste, je m'en saisis d'une. Et me lance.


La premiere grotte est splendide. Eclairee par un trou beant dans la montagne, la lumiere du soleil eclaire un autel dresse en plein milieu de límmense cavite. La "salle"doit faire 20m de haut.Jén fait le tour, en essayant déviter de pietiner ce que la nature a reussi a faire pousser avec quelques filets de lumiere. Une trainee de vegetation suit le trace du soleil.

Une fois le tour fait, játtaque la seconde salle qui elle n'est pas eclairee. La frontale entre en scene. On est loin de ce que fait Decathlon, mais le faisceau suffit a ne pas tomber dans les trous indique sommairement par une "tete"et une croix. Le seul bruit qui vient a mes oreilles et celui de mes pas, lents et delicats. Je suis seul au milieu de cette grotte, qui s'enfonce profondemment dans la montagne. Apres quelque chose comme deux cents metres, je tente d'eteindre ma lampe pour me laisser baigner par le noir. L'effet est angoissant. Je suis noye de noir, panique par une absence totale de sollicitation de mes sens. Aucune lumiere, pas de bruit, une seule odeur humide , et seulement un contact moite sur la pierre. Je rallume la torche, en croisant les doigts pour qu'elle me sorte de cet prison noire. Et la dessus me vient l'idee "Et si la torche n'avait pas ete recharge correctement, me laissant seul dans la montagne". Il ne mén faut pas plus pour prendre le chemin du retour. Des moments de panique me viennent quand je realise que le chemin ne me dit rien. Náyant pas de chemin balise pour ramener le visiteur a bon port, je passe par des endroits que je n'avais pas encore emprunter.


Mais apres 20minutes, je me retrouve devant cette douce lumiere. Le soleil. J'ai límpression d'etre reste des heures dans cette grotte. Je comprend un peu mieux l'angoisse des speleologues qui restent parfois coinces dans des cavites pendant des heures et des heures. Encore une chose que j'apprend. Je ne ferai jamais ce type d'activites.

La sortie est agreable. Plus qu'agreable, une liberation. J'en profite pour monter encore quelques metres pour atteindre le sommet et avoir une vue sur la plaine.

En bas, je fais un saut dans le lagon. L'eau est fraiche mais me lave des suees que j'ai pu faire couler quelques minutes avant.

Retour a velo pour mon bungalow, sous le soleil severe du Nord Laos. Mon short est mouille de la baignade, ca aide a supporter la chaleur.

Et voila pour les peripeties a Vang Vieng.

Je n'aurai donc pas fais de tubing, peut etre a tort. Des gens bien l'ont fais et ont aime. Je n'etais simplement pas dans l'humeur. Je voulu peut etre etre aigri et critique, jaloux aussi de ces personnes qui, au final, savent s'amuser de toutes situations. Je ne sais pas faire ca. Est-ce que je veux l'apprendre? Je ne crois pas.

Peut etre dans une prochaine vie.

lundi 1 mars 2010

Luang Prabang et l'agreable colonialisme Francais

Apres l'aventure, je goute a la gatronomie de notre belle nation. Le Laos etant anciennement une colonie Francaise, quelques vestiges sont restes, comme la nourriture. Oui Monsieur!!!La ville est classee au patrimoine mondial de l'Unesco. L'attente est donc forte, surtout apres 11h de bus pour faire les 300km separant la ville de Luang Nam Tha. L'arrive se fait de nuit, acceuillit par les habituels feux de forets dans les montagnes et les conducteurs de tuk-tuk.

L'air est sature de fumee. Dans le guide il semble que plus la saison seche avance, plus les feux de font violents. Certains expat rentrent meme au pays car l'air est irrespirable.

Point de chute au guesthouse trouve, direction le night market. Et la que voyons nous, Francais (je suis toujours avec Gwen et Emilie), des sandwichs et des tas de cake, croissants, pains...Le trekking n'est pas si loin derriere nous. Nous nous ruons sur la nourriture en savourant chaque bouchee. Nous profitons de la chance qu'il nous ai donnee de changer de notre sticky rice.

Le marche est assez sympa. Beaucoup de vetements fais mains, d'objets tailles, de bracelets Hmongs ou Lahu. On se rend compte que la ville est peuplee de touristes Francais plus agees que d'habitude. On trouve moins de backpackers, car la ville est calme, sereine comme le Mekong qui la longe.La premiere vue du Mekong (qui est en fait la seconde apres le passage de la frontiere) me fait un choc.

Deja a cause de son histoire mythique. Ce n'est pas le plus long fleuve du monde, mais le Mekong a tout de meme son importance dans l'histoire de l'asie du sud-est. Mais surtout parce qu'il s'avere etre a sec. La saison des pluies s'est terminee en octobre, mais le fleuve est anormalement sec. Les trajets en bateaux de ville en ville ne sont plus proposes. Les fonds sont trop hauts.

Je vais d'ailleurs me ballader sur une dune immense au milieu. Je croise des moines qui vont a Luang Prabang. Les habits oranges jurent avec le sable triste et sec. Une photo de l'un d'entre eux isole. On dirait un messie.



Je constate donc tristement que le Mekong n'est pas ce qu'il est "cense" etre. Violent, debordant, plein de vie et de poisson. Ce que j'ai sous les yeux est lent et plein de dechets. C'est encore pire qu'en Thailande. Le plastique est omnipresent, et on ne fait pas de tri bien entendu. Tout vient de dame nature, tout y retourne. C'est horrible a voir, d'autant qu'on realise que c'est pareil voir pire dans l'ensemble des pays pauvres. Et malheureusement dieu sait qu'ils sont nombreux.

La visite de la ville se poursuit, ponctuee par des sauts dans des galleries de photos. En ce moment c'est le festival OFF, qui rassemble une vingtaine de photgraphes du monde entier. Les expositions sont improvisees dans des lieux de tous les jours, galleries ou maisons abandonnees. Ca tombe parfaitement bien.

Puis petit repas comme a la maison dans une boulangerie a la bonne franquette. Au menu :
- Bennoiton aux noix
- Croissant jambon-fromage
- Flanc patissier
- Chausson poire-chocolat
- Chocolat chaud


Je savoure delicatement chaque boucher de chacune de ces petites merveilles gastronomiques. Un anglais me voit sourire en manger, il complete mon extase par un "Enjoy". Je lui souris de plus bel.

C'est a ce moment precis que le colonialisme a du bon, mais je ne parle que de la nourriture.

Apres un coucher de soleil magnifique du haut de Phu Si, je me dirige vers une gallerie qui doit projeter un film sur le toit de l'immeuble.

Je fais un tour par le night market, remplis de petits souvenirs fais mains. Je m'achete un bracelet pour completer ma collection que je rassemble dans chaque pays. Pour le moment deja 4. Puis je prend un pantalon dont je ne connais pas le nom. Comme un pantalon de femme enceinte que l'on serre par des lanieres qui pendant derriere...


Je retrouve Gwen et Emilie par hasard sur place. La soiree est organisee par un Francais...sur le toit d'une immeuble de 3 etages. La toile fait 4m de diagonale, la lune est pleine et la temperature est clemente. Tout est parfait. En aperitif, des petites videos amusantes faites de fourmis et d'escargots. De l'art nature.

Puis le film sera Strings qui est un film de marionettes type Team America mais de type fantastique. C'est tres bien fait, on dirait un film joue par des acteurs. De toute maniere il aurait pu nous passer n'importe quel film, le moment ne depend pas de ce que nous avions sous les yeux.

Le lendemain, je passe le Mekong en bateau pour voir le village d'en face. Comme prevu, les touristes ne franchissent pas cette frontiere naturelle. La pauvrete est frappante autour. Les dechets sont partout, a l'inverse du centre ville de Luang Prabang. Les enfants sont craintifs, les villageois peu avenants.

Un barbier regarde les passants et me voyant, me propose ses services. Je viendrais avec plaisir, mais j'ai une promesse a tenir, et elle tient encore 4mois.


Sur cette rive quelques temples et grottes. La vue sur Luang Prabang est aussi interessante, mais rien de ce qu'on peut voir quelques brasses plus loin. Pas de vestiges de la colonisation, pas de rue goudronnees ou de petites brasseries touristiques. Parfois un fleuve separe 2 pays, ici c'est deux mondes.

Puis retour vers Luang Prabang, pour me baigner dans le Nam Kham, affluent du Mekong dans lequel les habitants se baignent ou pechent. Une dune a emerge sur laquelle on peut se reposer, se baigner et prendre des photos!!! Un petit foot s'organise pendant que les adultes ramenent a manger.

Le soir, je rencontre 3 Allemandes avec qui nous discutons de voyage et, suite a la rencontre avec une Israelienne, la discussion derive tout doucement vers le sinistre conflit. Les opinions ne penchent pas sa faveur, et le sujet commence a exciter tout le monde. Tant pis pour les echanges politico-humanistes, on ira finir par boire une biere et du lao-lao.

J'ai le droit a un beau compliment de la part de mes amies outre-Rhin : "You look complete, very balanced. Like the Ying and the Yang." L'effet barbe fonctionne, je ressemblais il y a encore 2 jours a un Israelien selon certains, ce soir c'est a un ascete. Je suis vraiment touche.

La soiree se termine avec la proposition d'un tuk-tuk d'un peu d'heroine, d'opium et autres stupefiants. La barbe pour le coup ne doit pas aider, je suis harcele de ces demandes chuchautees au coin de l'oreille.

Malgre ce qu'on m'a dit de Vang Vieng et de son sport local, le tubing, je me laisse porter par la curiosite et je prend la decision de partir le lendemain pour cette ville ou la fete semble etre l'occupation principale.