dimanche 27 juin 2010

Marcher a Kunming et revoir sa famille

Après ces longues heures de bus et ces tentatives pour dormir, je suis dans un état un peu vaseux et je dois trouver ou aller maintenant. Je montre le guide pointe le nom de la rue ou je veux aller, essaie de le prononcer en Chinois mais sans succès. Finalement on me pointe un bus. je monte dedans et attend. L'attente est d'ailleurs longue. On m'observe et j'observe en retour. On me déshabille du regard. Cette fois-ci pas d'enfants pour me dire "Hello" en souriant et me faire sentir mieux. Je tente des sourires en retour de ces regards inquisiteurs, certains me sourient, d'autres me parlent en Chinois et rient.

Ce n'était pas comme ca dans les autres pays. Ça va être dur la Chine!! Du moins c'est ce que je pense a ce moment la.

Finalement, je suis déposé a la gare ferroviaire qui est sur ma petite carte déchiré de Kunming. Je sais où je suis. Soulagé, pour la première fois depuis mon entrée en Chine.

Je profite donc de ces courts instants qui suivent l'arrivée dans un pays encore inconnu. Ces instants pendant lesquels on réalise qu'on est dans un environnement nouveau, un territoire encore inexploré. Ce moment je le vis avec une joie immense. Un flash de bonheur pur, je goute à cette sensation que j'ai eu à de rares moments depuis mon départ.

Je regarde autour de moi et je casse ces clichés que j'ai. J'observe cet environnement et je le compare à ce que j'ai entendu, lu ou vu à la télé. Et ce que j'ai sous les yeux détruit tout, chamboule toutes ces idées pré-conçues, me ramène tout simplement dans un nouveau modèle qui me fascine.

Il est 7h40 du matin lorsque j'arrive sur la place centrale de Kunming et que je contemple des adeptes de taï chi ou falun gung, des joueurs de badminton, des personnes âgées dansant main dans la main aux rythmes de chants Chinois. Et autour ces larges avenues emplies de voitures et de scooter électriques. Je marche en direction de l'hôtel et sur le trajet encore ces poubelles pour recycler.

Je suis effaré de voir cette ville. Je ne veux pas me faire une autre idée d'un pays grand comme la Chine avec la vision incomplète d'une seule ville, mais inconsciemment je le fais.

J'arrive enfin dans le hall de cet hôtel 3 Étoiles, le New Era Hotel. Je suis en short, sac à dos, barbe longue. Surement une vision inhabituelle pour ces employés. Ils me donnent tout de même la clé de la chambre sans problème. Et j'ouvre la porte de la chambre au 29éme étage de la tour.

Enfin du luxe. Après 120j d'absence de confort, c'est d'un agréable que je ne soupçonnais plus. Une douche puis une autre, et je m'allonge dans ce lit qui sent bon et je regarde par la vitre. La vue est impressionnante. 3millions d'habitants ca fait du monde.

Je vais marcher dans la vieille ville en attendant mes parents. Elle est en train de disparaitre. Les maisons qu'on ne peut sauver sont détruites, les autres sont transformées en magasins. Le résultat est une rue piétonne qui me fait penser à Court St Emilion. Bien que les maisons soient vieilles, il n'y a plus d'âme dans ces murs. Après un petit tour le long de ces avenues titanesques, je retourne à la chambre.

Mes parents frappent enfin. J'ouvre la porte sur ma mère qui ne me reconnait pas, s'excuse et change de porte. Je la rappelle pour lui dire "Maman, mais c'est moi!", et la voilà dans mes bras. Mon père s'y retrouve aussi quelques secondes plus tard.

Ah que ca fait du bien, sentir ce contact familier, voir à nouveau ces visages qui m'ont souris tout au long de ma vie.

L'après-midi se passe à discuter, boire un whisky avec mon père, répondre aux flots de questions et de regards de ma mère, prendre des nouvelles de toute la petite famille, marcher dans la ville, s'ébahir des mêmes choses, observer ces Chinois sans qu'aucun contact ne se fasse.

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